Depuis lundi dernier, les citoyens paient la totalité du prix des médicaments, soit 100% au lieu de 30%. Et pour cause : la suspension de l’accord entre la CNAM et le syndicat tunisien des propriétaires des pharmacies privées . « C’est une décision illégale, prise unilatéralement et qui porte atteinte aux assurés sociaux », a déclaré Noureddine Khalfaoui, directeur des affaires juridiques et de la résolution des litiges au sein de la CNAM.
Selon Khalfaoui, la suspension de cet accord risque de mettre en danger le droit d’accès aux soins pour les assurés de la CNAM, ce même droit sur lequel a été fondé l’accord entre la Caisse et le syndicat.
D’un autre côté, il a rectifié le chiffre avancé par le syndicat selon lequel les dettes de la CNAM s’élèveraient à 50 millions de dinars, alors que, d’après lui, elles se chiffreraient à 30 millions de dinars. Et d’ajouter, dans ce même contexte, que la véritable raison de cette tension réside dans les retards des remboursements.
Face à l’inquiétude grandissante du citoyen, Noureddine Khalfaoui a souligné que la CNAM va tenter de satisfaire les besoins des assurés, malgré les différends qui opposent l’institution au STPP, appelant ce dernier à regagner la table de négociation afin de trouver des solutions.
Du côté pharmaciens, on s’accroche encore à la décision qui a été prise. Invité par Wassim Ben Larbi sur Express FM, Ali Bsila, membre de la commission nationale des pharmaciens d’officine de Tunisie (SPOT), a indiqué qu’aucune réponse aux questions de la commission n’a été présentée par la CNAM, lors de la réunion de dimanche dernier. « Nous avons attendu longtemps. Le retard de paiement de la CNAM dure depuis plus de trois mois« , a-t-il déclaré, insistant sur la dette de la Caisse qui s’élèverait, selon lui, à 50 millions de dinars.
Le ton est rapidement monté dans la matinale d’Express FM. Lassâad Bouzayene, directeur de l’inspection à la CNAM, était également présent. Il a accusé la SPOT de prendre le citoyen en otage, soulignant qu’une telle pratique était contraire à l’éthique médicale. « La CNAM fait face à un problème de liquidité. Il fallait faire preuve de patience », a-t-il affirmé, ajoutant que les retards de paiement ne constituaient pas une raison suffisante pour que la SPOT rompe la convention signée avec la CNAM.
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