Le transfert du savoir-faire en échange de la richesse

Les Tunisiens pensent désormais à des stratégies d’investissement en Afrique subsaharienne. MAEX exportateurs et Attijari Bank ont organisé le 11 février, à Tunis, une demi-journée d’information sur le potentiel dinvestissement, d’importation et d’exportation dans les Républiques du Congo et du Gabon.

 

"Nous devons rehausser l’économie tunisienne. Nous devons être plus agressifs pour trouver des partenaires locaux au Gabon et au Congo. Nous n’avons pas un esprit colonial, nous voulons transférer le savoir-faire en échange de la richesse de ces pays», nous a affirmé Houyam Ghrairi, présidente de MAEX.

Stratégie

Lors de cette demi-journée, les intervenants ont mis l’accent sur l’importance des richesses existant en Afrique subsaharienne ainsi que sur les moyens de développer des stratégies permettant de percer dans les marchés de cette partie d’Afrique.

«Nous essayons de trouver une nouvelle stratégie d’exportation de produits et de services vers l’Afrique subsaharienne, la meilleure solution est d’aller investir sur place pour pouvoir pénétrer ces marchés», nous a fait savoir H. Ghrairi. Avant d’ajouter : «Attijari Bank se distingue parce qu’elle a son réseau sur place, donc on n’aura plus de problème de financement. Nous et Attijari Bank avons la même stratégie. Nous avons la même optique. Nous aidons les opérateurs à trouver de nouveaux marchés».

Dans deux mois, MAEX et Attijari Bank comptent organiser une visite de prospection dans les pays ciblés. De même, les investisseurs locaux du Gabon et du Congo découvriront, par la suite, les sites de production en Tunisie.

Attijari Bank a été choisie comme partenaire parce qu’elle fournit la possibilité de financement sur place. Les deux institutions vont coopérer ensemble dans ce sens.

La demi-journée d’information s’est consacrée à faire découvrir au public les deux pays, méconnues en Tunisie, leurs richesses, leurs potentiels et les opportunités qui peuvent se présenter.

«Certains ne savent même pas où se trouve le Gabon», s’est étonné Emily Kakala Angousi, ambassadeur de la République du Gabon en Tunisie. Avant de poursuivre : «Nous voulons que notre économie soit performante à l’horizon 2025».

«On n’a pas encore compris que l’Afrique est une opportunité énorme, malheureusement. Nous devons sensibiliser les investisseurs tunisiens quant à cette chance économique et nous allons “vendre” nos compétences», a indiqué la présidente de MAEX.

Attijari Bank adopte deux axes d’accompagnement pour les investisseurs. Le premier axe consiste au développement des exportations et importations au niveau du flux de commerce extérieur. Tandis que le deuxième axe repose sur le développement des investissements croisés, étrangers et locaux.

«Nous encourageons les investisseurs tunisiens et étrangers notamment européens à exporter vers la partie subsaharienne à travers notre filiale. Nous sommes présents dans 14 pays africains», rappelle Mme Naïma Ayadi, responsable du Trade finance et offshore de Attijari bank. La banque est présente dans plusieurs pays, notamment au Sénégal, en Côte-d’Ivoire et au Cameroun.

Le Congo recèle également d’opportunités d’investissement énormes, dans plusieurs secteurs. Il s’agit de la santé, des études et de l’ingénierie qui «sont porteurs en Tunisie», insiste-t-elle.

Les partenariats avec l’Europe et la formation d’un pont économique vers le Continent est désormais une stratégie à penser. «la meilleure stratégie de développement économique est de se munir d’un partenariat avec les subsahariens à travers une interface européenne», estime pour sa part, Hafedh Gharbi, gérant de la société tunisienne SIMFER, spécialisée en ingénierie, conception et réalisation des projets industriels.

Cette entreprise avait collaboré, pendant deux ans, avec les Belges, à travers un partenariat  belgo-africain. «Nous avons eu de l’écho par rapport à nos relations avec le Congo, c’est pour cela que Attijari Bank nous ont contactés pour une coopération», a-t-il indiqué.

Croissance économique

Des accords seront signés prochainement sur des projets industriels dans la partie subsaharienne, parce que l’infrastructure est fortement demandée.

Le gouvernement de Mehdi Jomâa devrait relever, d’ici l’organisation des élections, les défis économiques qui se présentent au pays. Lors de l’année du Canada-Tunisie. Attijari Bank a accompagné une mission d’hommes d’affaires au Canada, traitant des volets affaires, éducation et institutionnel.

Pour sa part, Guy Corneille Samba, consul général de la République du Congo en Tunisie a invité les investisseurs tunisiens à s’intéresser davantage au Continent africain afin de développer les liens internes entre les différents pays et batir un Continent performant en termes économiques.

Chaïmae Bouazzaoui

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