Durant la période 2010-2018, le pouvoir d’achat des citoyens tunisiens a chuté de 88% selon les données fournies par le professeur en sciences économiques, Ridha Chkoundali, cité par le Huffingpost Maghreb. D’après la même source, le glissement du dinar sur le marché des changes constitue la principale raison de la dégringolade du pouvoir d’achat.
Par ailleurs, le professeur de sciences économiques considère qu’une hausse des salaires est nécessaire pour sauver la mise. « Il faut passer de 760 TND à 1500 TND », a-t-il déclaré à la presse lors d’une rencontre à Tunis organisée par le centre de l’Étude de l’Islam et de la Démocratie.
D’un autre côté, au sujet de la dépréciation du dinar, le professeur en économie a estimé que le déficit commercial en est la principale cause. Trois chiffres ont été avancés pour appuyer ses propos :
- Déficit commercial : 4,8% du PIB en 2010 contre 12,3% en 2018
- Déficit courant : 4,4% du PIB en 2010 contre 10,2% en 2018
- Inflation : 3,4% en 2010 contre 7,5% en 2018
Également présent lors de la rencontre, l’expert en économie, Maher Belhaj, a pointé du doigt l’économie parallèle pour expliquer la dépréciation du dinar, ajouté à cela le déséquilibre entre l’offre et la demande de la monnaie nationale. « La contrebande, l’évasion fiscale, le terrorisme et la corruption constituent les 4 ennemis majeurs de la Tunisie. La masse de liquidité qui circule en Tunisie atteint les 13 milliards de dinars, dont 90% qui échappent au circuits bancaires », a-t-il assuré.
Il faut, de ce fait, miser sur la réduction de la liquidité qui circule en dehors du marché organisé, ce qui permettra de faire face au marché parallèle, renforçant ainsi le dinar.