Le vaccin mettra-t-il fin au COVID-19 ? Quelques éléments de réponses

Le nouveau coronavirus (SARS-CoV-2, responsable de la COVID-19) semble gagner en intensité en Tunisie. Le ministre de la Santé, Faouzi Mehdi, a d’ailleurs annoncé que le pic des contaminations devrait être atteint à la mi-décembre 2020. Malgré les lacunes de la stratégie nationale, les autorités sanitaires font de leur mieux en vue d’endiguer la maladie.
Le contexte est difficile et pas seulement sur le plan sanitaire. En effet, la première vague et le premier confinement ont mis à mal l’économie nationale. Aujourd’hui, c’est le même arbitrage difficile qui est de mise : travailler sur le sanitaire tout en préservant le social et l’économie. L’équation est difficile à résoudre, mais elle n’est pas impossible.

“Les petits détails qui font la grande différence”

Pour résumer la stratégie actuelle, il s’agit de travailler sur la prévention individuelle, ce qui devrait permettre d’obtenir des résultats positifs au niveau collectif. Plus la prévention individuelle est respectée – respect des consignes sanitaires de base à l’instar de la distanciation physique -, moins les mesures de la prévention collective seront contraignantes et drastiques.
Pour parvenir à ces résultats, les autorités travaillent aussi sur le renforcement des capacités des structures sanitaires, notamment en termes de prise en charge précoce et adaptée des patients. Les professionnels de la santé, à travers leurs sociétés savantes réunies sous l’égide de l’Instance Nationale de l’Évaluation et de l’Accréditation en Santé, sont impliqués puisqu’ils suivent un processus visant à renforcer leurs compétences face à cette maladie émergente.
Le développement permanent du tableau de bord, véritable travail de titan, se base sur 3 principaux outils qui permettent d’évaluer et d’analyser scientifiquement la situation épidémiologique :

● Les tests antigènes RT-PCR
● Les tests rapides anticorps
● Les modèles mathématiques

Les recommandations de la commission scientifique qui en découlent servent d’outils de décision, dans les suites d’un arbitrage délicat, à la commission nationale de gouvernance de la riposte à l’épidémie.

Le vaccin ne doit pas rimer avec relâchement

Qu’en est-il des vaccins contre le COVID-19 ? Pour information, en novembre 2020, deux principaux candidats vaccins ont été présentés, à savoir ceux des laboratoires Pfizer, BioNTech et Moderna. Ils sont encore à la 3ème phase des tests cliniques avancés qui incluent un grand nombre de volontaires. En fait, dans le monde, on compte 13 candidats – dont ceux que nous venons de citer – en phase de tests avancés -.
La bonne nouvelle est qu’ils présentent une efficacité avoisinant les 90%. La Tunisie, soulignons-le, a adhéré à l’initiative COVAX de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), à l’exemple de 186 autres pays (chiffre évolutif). A travers cette dernière, près de 3 milliards de doses seront distribuées aux pays en développement ou pauvres (double dose pour 20% de la population mondiale). Dans cette optique, une prospection auprès de 13 laboratoires est menée. La Tunisie, selon le ministre de la Santé, espère obtenir 5 millions de doses. Encore faut-il être capable de bien les conserver compte tenu des caractéristiques spécifiques du vaccin contre le COVID (lire notre article, via ce lien, sur le sujet).
Si une solution est finalement mise en place et commercialisée après avoir obtenu une AMM (autorisation de mise sur le marché), devrait-on se relâcher au niveau des mesures sanitaires ? Aucunement. La vaccination n’est pas synonyme de relâchement avant d’assurer une couverture vaccinale de presque 70% de la population, et elle sera incapable de résoudre, à elle seule, la crise sanitaire. De ce fait, la stratégie de lutte contre la maladie doit être maintenue, voire renforcée. Combiner la prévention à la vaccination permettra, ainsi, d’optimiser cette stratégie et, par conséquent, de mieux cerner la maladie.

Les vaccins de nouvelle génération : une piste intéressante

Il faut savoir, d’un autre côté, qu’un vaccin empêche la maladie et ses symptômes. Cependant, il demeure incapable d’empêcher l’infection. En d’autres termes : il y aura toujours un risque de transmission. D’ailleurs, les études de la phase 2 des vaccins dits classiques ont démontré ces faits. Toutefois, il est possible de combler ces lacunes à travers l’investissement au sens large dans les vaccins de nouvelle génération. Ils seraient le résultat d’un mariage entre les nouvelles technologies et la médecine. InstaDeep, start-up tunisienne spécialiste dans l’IA (intelligence artificielle), a justement tissé un partenariat avec BioNTech, l’un des laboratoires ayant présenté un candidat vaccin contre le COVID-19.
Selon une note publiée par la start-up, ce partenariat permettra de développer une nouvelle génération de vaccins et de traitements capables de lutter contre le cancer et de prévenir les maladies infectieuses, notamment le COVID-19. L’IA sera déployée, au même titre que la Big Data et le Blockchain qui, pour leur part, faciliteront la collecte de données et le dépistage (pas que !). Vous pouvez retrouver notre article sur le partenariat entre InstaDeep et BioNTech via ce lien.
Le citoyen, dans tous les cas, doit comprendre ces enjeux. D’où la nécessité de mener une campagne de sensibilisation et d’information. S’il parvient à assimiler ces concepts et la nécessité d’appliquer les consignes sanitaires sur le plan individuel, même lorsqu’il est vacciné, il sera possible de renforcer l’immunité au COVID-19. Pour information, celle-ci dure 6 mois après l’infection. Toutefois, les scientifiques ne sont pas encore sûrs et ils sont encore en train d’étudier ces données. Le SARS-CoV-2, comme un bon nombre d’entre eux a affirmé, est un virus “distingué” et des études approfondies sont nécessaires pour pouvoir le comprendre.
Le bataille se poursuit et l’intelligence humaine au sens sociologique du terme la remportera.

F. K

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