Les décisions prises par la HAICA ont suscité une vague de mécontentement auprès des demandeurs de licences.
Suite à la réunion de son conseil pour l’examen des différentes demandes d’obtention de licences, la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle a annoncé, Mardi 2 Septembre 2014, les noms des chaînes de radio et de télévision privées et associatives ayant obtenu la licence.
Alors que Saraha Fm, radio Med, Kounouz Fm, Attasiaa, Al Moutawasset TV, Tunisia News Network TNN, Telvza TV venaient d’obtenir leur licence, les radios IFM, radio 6, Kalima, Oxygène Fm, Sawt al Manajem et les chaines télévisées First Tv (anciennement Tunisia World Télévision), Al-Hiwar Tounsi… Ces médias privés et associatifs, ayant déjà reçu l’accord de principe en 2011, bénéficieront d’une autorisation de diffusion après la signature des cahiers des charges et de la convention de licence.
Cependant, cette décision a suscité l’ire de certains journalistes et directeurs de médias recalés lors de l’annonce. Joint au téléphone par Réalités Online, Omar Hmem, un des fondateurs et directeur technique de la Radio Horreya Fm, présent dans le siège de la HAICA, n’a pas caché sa déception quant au verdict.
«Notre dossier, déposé auprès de la HAICA, était conforme et respectait toutes les conditions d’éligibilité. Nous sommes dans le flou totale car une telle décision reste incompréhensible» a-t-il indiqué avant de poursuivre «nous sommes en transmission directe à partir du siège de Bardo. Pour mettre fin à notre Sit-in la HAICA doit absolument nous expliquer les raisons de refus, les mesures prises en charges afin d’octroyer les licences et finalement nous informer de la prochaine date pour étudier les dossiers».
Chômage de 100 familles.
Pour sa part, le directeur de la radio M fm, Hatem Jelassi juge la décision de la HAICA de «arbitraire et très mal-étudiée». «Notre taux d’audience est très élevé. Selon Média Scan nous enregistrons 20% à Sousse et 46% à Mahdia. Cependant, la HAICA a décidé de renvoyer 65 familles droit vers le chômage» a-t-il ajouté.
«Les forces de l’ordre sont venues pour nous informer que nous serons enfermés comme des chiens au sein du siège. Ce soir, personne ne pourra dépasser les portes fermées à clé pour rechercher les soins nécessaires en cas d’urgence» a-t-il poursuivi en promettant qu’«une grève de la faim sera entamée, une autre grève sauvage de la faim si le problème n'est pas résolu avant que les sit-ineurs passent aux immolations».
Pour en savoir plus sur les prochaines mesures à annoncer, nous avons essayé de joindre Hichem Snoussi, membre de la HAICA, et son président, Nouri Lajmi mais les deux demeurent injoignables.
Ainsi, Il est étonnant que la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle, un an après sa création, ne dispose pas d’un service de communication chargé de fournir aux journalistes les informations nécessaires à leur travail.
Meher Hajbi
Photo Credit : Tunisiemédias.