La médecine tunisienne est en deuil à la suite de la disparition, mercredi 22 mai 2024, du Professeur Moncef Darghouth, bâtisseur de la chirurgie orthopédique en Tunisie. Le défunt est également l’un des pionniers de la chirurgie plastique et chirurgie des brûlés au service d’orthopédie à l’Hôpital Aziza Othmana de Tunis. Pr Darghouth avait aussi des préoccupations sportives puisqu’il a présidé l’Association sportive de l’Ariana. Outre les organismes qui représentent le métier, plusieurs personnalités ont déploré la disparition de ce grand homme dont la fondatrice de l’Association Femmes Leaders Mondiales de Tunisie (FLMT) et cousine du défunt, Sonia Ben Mrad.
Sur sa page Facebook, Sonia Ben Mrad a rendu un hommage vibrant au Pr Moncef Darghouth dont voici le texte intégral :
« Le doyen de la famille Darghouth, Professeur Si El Moncef Darghouth nous a quittés. Allah Yarhmou ou Ynaâmou. Il était le père bâtisseur de la chirurgie orthopédique tunisienne, un monument national de la médecine tunisienne. Et de l’aveu de tous ceux qui l’ont connu de près, ce Grand Maître de la médecine était doublé d’un Grand Humaniste. Mais pour ma part, il représentait également la Mémoire de la Famille DARGHOUTH, dont il était l’illustre représentant. Nous avions de belles discussions lui et moi autour de notre famille, autour de Turgut Pacha et lui, si cultivé, combien il était fier de sa belle ascendance ! Et que dire de son humour, fin et distingué, qui ponctuait chacune de ses phrases !
Un jour il m’a remercié chaleureusement pour les mots que j’ai écrit pour son oncle, Si Abdelkabir Darghouth Allah Yarhmou ou Ynaâmou ; et je lui ai répondu que c’était bien en dessous de la réalité.
Je ne remercierai jamais assez Si El Moncef pour les éloges qu’il faisait de mon grand-père, Si Salah Eddine Darghouth Allah Yarhmou ou Ynaâmou, son cousin dont il était très proche. Ça me touchait au plus profond de moi, moi qui étais en adoration Totale devant mon Grand-père.
Si El Moncef, ces dernières années, je l’invitais à mes plus beaux évènements associatifs, et même s’il ne pouvait pas toujours venir, il m’appelait après chaque événement pour me féliciter et me dire combien il était fier de ce que je faisais.
On s’était promis de se voir pour discuter longuement de cette fabuleuse histoire des Darghouth que nous chérissons tant, il me disait « je sais beaucoup de choses, je vais tout te raconter »! Je me disais que j’irai le voir le mois d’après, puis encore le mois d’après, et le temps passait, passait. On croit naïvement qu’on a tout le temps, quelle grande illusion.
À notre dernière conversation téléphonique, il y a quelques mois, il m’a dit « ne t’inquiètes pas Lella Sonia, on se verra très bientôt ». Ce fût notre dernière conversation, et en mon for intérieur, je le savais parfaitement.
Allah Yarhmek ou Ynaâmek Si El Moncef Laâziz, vous étiez de la Race des Seigneurs. Ces Seigneurs qui même si on ne les voit pas autant qu’on le voudrait, nous aident à embellir une époque où, la médiocrité et la laideur deviennent parfois totalement insoutenables. Inchallah Ya Rabbi min Ahl El Janna, Amine Ya Rabb El Alamine. »