Youssef Louzir, vient de rendre ce vibrant hommage à son père, Pr Colonel Major Bassem Louzir, chef de service de Médecine interne à l'hôpital militaire de Tunis, décédé, dimanche dernier. Le défunt est aussi le frère du directeur de l’Institut Pasteur Pr Hechmi Louzir.
Voici l'hommage qui a fait le tour du web dans son intégralité :
Le meilleur d’entre nous est parti. L’homme que j’admirais le plus et que je continuerai d’admirer à vie.
Mais qui était mon père ?
J’ai toujours su que c’était un homme formidable, d’un calme incomparable, une bonté inégalable. Mais il a tout de même trouvé le moyen de me surprendre, de nous surprendre.
Le jour du diagnostic de sa maladie, il y a de cela plus de deux ans, papa fit preuve d’une sagesse d’esprit qui nous éblouit tous en acceptant le diagnostique, sans broncher. Sans se plaindre, ne serait-ce q’une seule seconde. Admiratif, je lui ai posé la question, lui demandant ce que ça lui faisait, si ca le dérangeait que notre vie bascule du jour au lendemain à l’annonce d’un cancer inopérable. Sa réponse ? « Je n’ai aucun contrôle sur la situation, pourquoi voudrais-tu que ça me dérange? Inchalah lebess ». Je restai bouche bée.
Sa force d’esprit nous éblouit tous, puis elle nous inspira. Quelques jours seulement après le diagnostique, les gens ne venaient plus rendre visite à Bassem, le malade. Car il n’était pas malade. Du moins pas son esprit. Il continua sa vie de la même manière. Il continua à être un médecin exceptionnel, dont les qualités ne cessèrent d’être louées et à honorer ses rendez-vous à l’hôpital, comme à son habitude. Quand ils me voyaient, ses patients me parlaient de lui, non pas pour demander comment il allait, mais pour me raconter de quelle manière prodigieuse il trouva le diagnostique complexe de la maladie d’un de leurs proches qui guérit grâce à lui. Papa continua à aller se baigner quasi quotidiennement et ce même en hiver dans la mer de la Marsa, une habitude qu’il me transmit d’ailleurs plus tard.
Le déferlement d’amour que nous avons reçu hier et que nous continuons de recevoir n’a pas d’égal. Dieu sait à quel point tu le mérites.
Nous n’oublieront jamais ton sourire si caractéristique, ta joie de vivre contagieuse, ta bonté et ta générosité, tes valeurs qui ont dicté ta vie jusqu’à la dernière seconde et bien évidemment ta force, t’ayant permise de combattre, de vaincre la maladie, pusqu’elle n’a jamais réussi à te faire perdre ton moral.
Papa je n’ai pas les mots, tu vas terriblement nous manquer. Tu as laissé en moi, tu as laissé en nous une trace indélible. Dire que tu nous as marqué est un euphémisme. Je t’aime du plus profond de mon être et je me sens extrêmement fier d’être ton fils, extrêmement reconnaissant d’avoir eu la chance d’être éduqué et inspiré par un homme comme toi. Lorsqu’on me demande quel homme je veux devenir en grandissant, je n’ai pas à cherché bien loin. Ma réponse est toujours la même : je souhaite te ressembler un peu plus chaque jour, car je t’admire sincèrement.
Bassem Louzir n’est plus parmi nous, mais il sera toujours avec nous. Papa, je sais que tu ne partiras jamais, car les souvenirs que tu laisses en maman et moi, tes frères, ta belle mère, tes neveux, tes beaux-frères et belles-sœurs, tes cousins, cousines, tes tantes et oncles, tes proches alliés et plus généralement tous ceux qui t’ont côtoyés seront toujours en nous.
Merci pour tout. Je t’aime, Papa.