Tunis a été marquée, la journée du samedi 10 mars 2018, par une longue marche des militants des Droits des femmes. Sur Internet, les internautes se sont donnés à cœur joie pour commenter les slogans et la campagne menée par les manifestants. Il y a eu, bien entendu, ceux qui soutiennent ces manifestations, notamment en ce qui concerne la revendication de l’égalité successorale, et, de l’autre côté, ceux qui sont contre.
Dans ce genre de manifestations, les manipulations deviennent monnaie courante. C’était le cas pour l’une des banderoles brandies lors de la marche.
Sur la photo ci-dessus, on peut lire une inscription assez étonnante : « égalité successorale : nous voulons aussi uriner debout comme les hommes ». Au premier coup d’œil on s’aperçoit qu’elle a été photoshopée pour permettre de passer un message négatif pour démystifier le droit des femmes à une égalité parfaite.
Malgré la banalité de cette manipulation de très mauvais goût, le cliché a été largement partagé sur la toile dans la soirée du samedi 10 mars 2018. Certains internautes, visiblement induits en erreur, ont fermement condamné le message, le jugeant « de bas niveau ».
Cette manipulation émanerait sans aucun doute de parties et de partis qui n’ont de cesse de dénoncer toute mesure allant dans le sens de l’instauration de l’égalité homme-femme en Tunisie et qui n’ont pas cessé de dénoncer les droits inscrits dans le Code du Statut Personnel (CSP). Ceci ne peut être que l’oeuvre de ceux que la modernité de la Tunisie dérange et qui veulent tirer le pays vers l’arrière et l’obscurantisme.
Ceux qui sont à l’origine de cette manipulation ont oublié, en fait, qu’ils n’ont fait que dénigrer, leurs mères, leurs sœurs, leurs filles et leurs épouses. Il est vrai que la mauvaise foi est devenue monnaie courante et que la surenchère politique est la chose la mieux partagée au sein des courants obscurantistes.