Nous aurons vécu durant tout le long de la période écoulée — des mois durant — au rythme des législatives et des préparatifs des partis politiques pour fixer leurs choix sur les candidats qui les représenteraient, particulièrement en ce qui concerne les têtes de listes. Un rythme, il faut bien l’avouer, en dents de scie pour certains et riche en «surprises» pour d’autres. À presque trois jours de la fin des concertations, le paysage des candidats en concurrence n’est pas encore prêt. Seuls Ennahda et Nida Tounès ont présenté leurs copies. Pour le reste, les choses sont en cours. Mais le tout sera fait non sans difficultés… et surprises.
Le suspense aura décidemment tenu tout le monde en haleine en ce qui concerne l’annonce par les partis potentiellement en lice — ceux qui se sont positionnés «en tête d’affiche» et ceux qui tout en confirmant leurs intentions ne se sont pas encore résignés à une formule déterminée de présentation —, de la liste définitive de leurs candidats.
À à peine une poignée d’heures de la clôture des délais officiels en vigueur et donc du démarrage de l’opération de l’inscription des listes des candidats en concurrence pour les législatives, le doute persiste quant aux intentions et objectifs de chacun. Si à l’heure ou nous mettons sous presse la majorité des partis ont arrêté leurs stratégies en la matière, il n’en demeure pas moins que beaucoup de zones d’ombre persistent, ce qui ne nous épargne nullement les surprises de dernière minute.
Personne ne doute du constat, vu la nature et les particularités du défi électoral auquel le pays est confronté qui traduit l’importance aussi bien des enjeux que les modifications du paysage politique qui se profilent à l’horizon. De la sorte, le suspense s’avère être «de bonne guerre» et trace à sa manière les contours de la compétition qui, de l’avis de tous, s’annonce serrée et de loin rebelle pour le moment à toute tentative de classification et de repérage méthodologique.
Douloureuse gestation
D’ores et déjà, il est aisé de souligner que tous les partis s’affairent sur plusieurs fronts pour se préparer au mieux à ce qui est, pour un bon nombre d’entre eux, la première et l’ultime «bataille». Pour d’autres et ils ne sont pas légion, ce serait plutôt le rendez-vous des résultats à double tranchant, soit celui de la confirmation ou celui,amer, de la désillusion. Tout cela explique l’hésitation constatée au niveau de l’annonce des listes électorales et l’ambiance clair-obscur au niveau des intentions de coalition et des dissidences. Les discussions et tergiversations, menées à un train d’enfer depuis plus d’un mois pour arrêter les formules idoines et, par la même, asseoir une stratégie électorale commune ont fait que les choses gardent tous leurs secrets. Jusqu’à la dernière minute. Les médias, toutes spécialités confondues, ont suivi pas à pas cette gestation majuscule ; donnant parfois l’impression de se perdre dans un dédale de discussions entre et au sein des partis et dans le secret même des conclaves. Des «fuites» pour ainsi dire, ont été enregistrées çà et là, particulièrement au niveau des têtes de listes présumées. Les jours qui ont suivi ont permis de confirmer certains puisque des partis ont annoncés des noms que les listes officielles enregistrées ont confirmés.
Les choix difficiles
À la fin de la semaine écoulée, trois partis ont arrêté leurs choix, en l’occurrence Ennahdha, le Front populaire et Nida Tounès. Pour le reste, le suspense entretient encore ses secrets puisque les choix définitifs n’ont pas, jusqu’au début de la semaine en cours, été arrêtés. Certains y voient une manœuvre politicienne pour éviter les risques de crise de dernière minute, ce qui aurait pour effet de déstabiliser les projets soit de coalition, soit d’accord conjoncturel. Déjà, des signes de perturbations se sont manifestés en différentes périodes lors de cette quête effrénée des candidatures et d’intérêts électoraux.
Des démissions ont été enregistrées et d’autres, de dernière minute, risqueraient de se manifester. Toutefois, il faut bien se garder d’en faire une règle qui serait l’apanage de ces seules formations politiques. Le phénomène, avec des variantes sensibles et des manifestations différentes, est à constater aussi au niveau des partis cités en premier. En effet des divergences importantes se sont fait sentir en différents moments au niveau de la trilogie Ennahda – Nida Tounès – Front populaire, particulièrement en raison de leur représentativité sur la scène politique actuelle et de leur «assise» populaire.
Toutefois, il est à noter que si les deux premiers ont pratiquement arrêtés leurs listes et qu’ils ont mis bien du temps pour distiller l’information les concernant par calcul d’intérêt probablement et pour absorber les quelques vagues de mécontentement provoquées par les choix arrêtés sûrement,- au niveau de quelques «têtes de listes», la situation est différente pour le Front populaire qui, semble-t-il, s’échine à trouver un consensus en ce qui concerne les candidats qui auront à diriger ses listes électorales.
La concurrence bat son plein et aucun consensus aussi bien pour les noms que pour les circonscriptions électorales n’a été encore atteint jusqu’en début de la semaine en cours. Tôt dans la matinée du lundi, Nida Tounès a rendu public ses choix pour ses têtes de listes, emboitant le pas à Ennahdha qui avait publié la sienne. L’attente reste intacte pour le reste des partis en concurrence. Cela se fera incessamment, sûrement à l’heure ou nous mettons sous presse. Nous y reviendront pour l’analyse et le commentaire dans notre prochaine livraison.
Ahmed souleymène