L’Association des magistrats tunisiens (AMT) entame une grève de trois jours à partir d’aujourd’hui 27 mars dans l’ensemble des tribunaux pour protester contre l’initiative du gouvernement sur l’amendement de la loi concernant le Conseil supérieur de la magistrature. Selon l’AMT cette loi est contraire aux normes juridiques de l’Etat et à la Constitution. L’ AMT a appelé tous les magistrats à protester devant l’Assemblée des Représentants du peuple. En effet, l’initiative du gouvernement se présente comme la seule solution pour mettre un terme à la permanence des clivages entre les différentes composantes du pouvoir judiciaire: ( l’Association des magistrats, l’Union des magistrats administratifs, le Syndicat des magistrats, et certains membres du conseil supérieur de la magistrature). Dans ce contexte, la magistrate et ex-membre de l’Association des magistrats, Leila Bahria a expliqué à Réalités online que l’initiative du gouvernement est une nécessité pour sortir de la crise, voire un acquis. Ce que l’AMT est en train de faire est complètement loin de ce qu’elle devrait réellement faire c’est à dire se contenter de l’action associative. Mme Bahria a annoncé que les mouvements de protestation de l’AMT sont en fait une réaction à son échec aux élections du Conseil supérieur de la magistrature. Cette mobilisation de l’AMT est une tentative pour empêcher l’adoption de l’initiative législative proposée par le conseil ministériel. » Cette initiative ne sert pas l’AMT qui veut que comité provisoire soit toujours sous sa main » ajoute-t-elle. Par ailleurs, Elle a averti que la permanence de la crise engendrera la perturbation des travaux de la Cour constitutionnelle. Bahria a considéré que les accusations portée par l’AMT au pouvoir exécutif ne sont qu’une manipulation « pour mettre la main sur le pouvoir judiciaire« . Bahria a rappelé que les revendications matérielles menées par l’AMT ne font pas partie de sa mission. C’est au Conseil supérieur de la magistrature de défendre les droits matériels des magistrats. L’ex-membre de l’AMT a dévoilé les motifs de son retrait de l’AMT qui, selon elle, ne cesse de créer des obstacles davant toutes les réformes du pouvoir judiciaire dans le but de le dominer. Elle a également critiqué la passivité des structures concernées telles quel’Ordre des avocats. A signaler que Ahmed Souab, l’ancien président de l’Union des juges administratifs, a considéré les grèves lancées par l’AMT comme un prétexte pour couvrir les conflits autour du Conseil supérieur de magistrature.