L’équation délicate entre dette, inflation et réserves de change

La Tunisie se trouve confrontée à un défi de taille : la gestion de ses réserves de change. En effet, elles s’élèvent  à 26 milliards de dinars, ce qui ne couvre plus que 118 jours d’importations. Révélé par la Banque centrale de Tunisie (BCT), il est question d’un chiffre qui, bien qu’en légère baisse par rapport à l’année précédente, reste inférieur aux normes internationales recommandées. La situation soulève des interrogations sur la capacité du pays à faire face à ses obligations financières et à maintenir la stabilité de sa monnaie.
Le recours massif au financement du Trésor par la BCT, bien que nécessaire pour faire face aux besoins pressants de l’État, a un impact direct sur les réserves de change. Ces avances, utilisées en grande partie pour rembourser la dette extérieure, ont entraîné une érosion progressive de ces réserves. Les échéances de remboursement de la dette sont particulièrement concentrées en février et octobre, représentant près de la moitié du montant total à rembourser cette année.
Parallèlement à cette situation, l’inflation a poursuivi sa baisse, atteignant 6,7% en août dernier. Cette tendance est positive et témoigne de l’efficacité des mesures prises par les autorités monétaires. Toujours est-il que la fragilité des finances publiques et les incertitudes liées à la conjoncture internationale pourraient relancer l’inflation à moyen terme.
La baisse des réserves de change a des implications importantes pour l’économie nationale :

  • Risque de dépréciation du dinar : Une baisse prolongée des réserves pourrait entraîner une dépréciation de la monnaie nationale, ce qui augmenterait le coût des importations et pourrait alimenter l’inflation.
  • Limitation de la marge de manœuvre : Des réserves faibles réduisent la capacité des autorités monétaires à intervenir sur les marchés des changes et à faire face à d’éventuelles crises.
  • Difficultés à attirer les investissements : Une situation financière fragile peut dissuader les investisseurs étrangers, qui sont essentiels pour financer l’économie et créer des emplois.

La Tunisie doit relever de nombreux défis pour assurer la stabilité de son économie et améliorer le niveau de vie de sa population. La gestion de la dette, la diversification des sources de financement et la promotion des exportations sont autant de pistes à explorer.

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