Le ministère de la Justice a annoncé, ce mercredi 3 août 2022, que toutes procédures de décaissement des indemnités de révocation aux magistrats concernés par le décret présidentiel 516 de 2022, ont été finalisées.
Il s’agit des 57 magistrats révoqués le 1er juin dernier, par le président de la République, Kaïs Saïed sur fond d’accusations qui leur ont été adressées dont « l’obstruction au déroulement de l’instruction, l’entrave à l’exercice de la justice en lien avec des affaires de terrorisme, la corruption financière, et l’outrage aux mœurs ».
Cette décision a créé, rappelons-le, un tollé général au sein des magistrats. Certains des juges révoqués ont observé depuis des jours une gréve de la faim sans que le pouvoir exécutif ne revoie ses positions.
D'ailleurs, le bureau exécutif de l’association des magistrats tunisiens (AMT) a, dans communiqué rendu public lundi 2 août, accusé le pouvoir exécutif "de faire peser une menace imminente sur les droits et libertés et d’intervenir dans le travail de la justice prenant possession de ses pouvoirs et étendant sa domination et son influence dans une atmosphère dangereuse de menaces et de harcèlement".
L’association a exprimé "son respect envers les juges révoqués qui ont entamé une grève de la faim et salué leur courage pour avoir dénoncé un massacre judiciaire, sous couvert de réforme et de lutte contre la corruption, qui a ciblé des juges honorables qui n’ont fait que s’acquitter de leur travail dans l’indépendance et la neutralité".