Le coup d’envoi du Sommet Afrique-Russie a été donné ce jeudi 27 juillet 2023. C’est une grande opération séduction pour le président russe, Vladimir Poutine, qui cherche à rallier l’Afrique à sa cause alors que la guerre entre l’Ukraine et la Russie – ou plutôt la Russie et l’Occident – fait rage.
Les céréale ont été au cœur du discours d’ouverture de l’homme fort du Kremlin. Son annonce a été claire: 6 pays d’Afrique vont bénéficier des céréales russes. Selon Vladimir Poutine, il s’agit du Burkina Faso, du Zimbabwe, du Mali, de la Somalie, de la République Centrafricaine et de l’Érythrée.
« Dans les 3 ou 4 mois qui viennent, nous serons en mesure de livrer des céréales [à ces pays]: entre 25 000 et 50 000 tonnes pour chacun. Nous nous chargerons du transport qui sera gratuit », a déclaré Vladimir Poutine.
Pour rappel, la Russie a suspendu l’accord céréalier conclu avec l’Ukraine, sous l’égide de l’ONU, en juillet 2022. La suspension a eu lieu le 17 juillet 2023. L’accord devait permettre garantir des exportations sécurisées de cette matière première à travers la mer noire.
Pour Vladimir Poutine, l’accord n’a pas atteint ses objectifs, à savoir: faire parvenir les céréales aux pays pauvres, notamment ceux d’Afrique. D’où, selon le Kremlin, sa suspension, sachant que Moscou réclame également la levée des sanctions sur ses exportations céréalières et la réintégration de sa banque agricole au système bancaire SWIFT.
Poutine tiendra-t-il sa promesse?
L’intelligence de Vladimir Poutine réside dans le choix du sujet abordé avec ses invités Africains, dont la Tunisie: la sécurité alimentaire. Reste à savoir si la Russie parviendra à tenir ses promesses. Sera-t-elle capable d’assurer les livraisons, malgré la guerre, sur les plans logistique et technique? Le président russe semble conscient de ces obstacles, d’où le laps de temps plutôt vague qu’il a mentionné – entre 3 et 4 mois -.
Autre point intéressant à aborder: Evgueni Viktorovitch Prigojine, patron du groupe Wagner, était présent au Sommet. Il a même eu une poignée de main avec le président de la Centrafrique, alors que l’on le croyait banni depuis la mutinerie désamorcée à l’encontre de Moscou en juin 2022. Le groupe paramilitaire, soulignons-le, est très présent en Afrique et, visiblement, il le sera davantage.
Les observateurs pensent que c’est pour répondre à des besoins précis de certains chefs d’État africains. D’autres, et il ne faut pas l’oublier, rappellent que la présence de Wagner est surtout lucrative puisque le groupe de mercenaires participeraient activement à des business très juteux (or, pétrole…).
F. K