DJERBA est encore douce, toujours fidèle, mais Djerba est triste, et son cœur saigne tant ses amants la délaissent et la négligent ! Qui l’eût cru ? Après tant d’efforts et tant d’investissements, comment peut-on abandonner un tel paradis ? Nos responsables ont tord de ne pas avoir capitalisé sur la singularité de l’île et notamment dans le domaine sécuritaire quand il suffit de maîtriser deux accès pour empêcher toute intrusion de violence et de nuisance ! La tristesse augmente quand on sait que le climat dans ce coin magique est une bénédiction divine, un soleil toujours au rendez-vous, ajoutez à tous ces dons du ciel l’amabilité des habitants, et vous aurez tous les ingrédients d’une destination de rêve. Seulement voilà, ce paradis est interdit à tous les visiteurs potentiels par absence d’accessibilité, le bruxellois doit se rendre à Paris pour espérer visiter Djerba. Le moscovite lui n’y est tout simplement pas le bienvenu, et la liste continue pour arriver à un constat amer : Djerba est inaccessible ! Comment peut-on être aussi aveugle ? Les dépenses actuelles en promotion sont inutiles et inefficaces, c’est comme si on versait de l’eau dans les sables du désert. Les liaisons aériennes avec toutes les villes européennes sont indispensables pour permettre aux fidèles et aux revenants de visiter leur destination préférée. Le fond de promotion doit servir avant tout à donner un minimum de garantie à Tunis Air pour programmer ces vols indispensables pour faciliter l’accès à l’île sinistrée, et disons le clairement, des vols à 150 euros en moyenne et pas à 450 euros comme c’est le cas actuellement. Il en va de même pour le tourisme national, un vol à 100 dinars aller/retour en semaine pourrait encourager les séniors à garnir la semaine des hôtels encore ouverts, car ne l’oublions pas, sur les 115 hôtels que compte l’île, à peine une vingtaine sont ouverts sans que personne ne puisse dire pour combien de temps encore. Les Egyptiens eux ont compris, ils ont créé une compagnie aérienne en joint venture avec les Russes, ils ont signé leurs contrats en rouble et tout le monde est satisfait ! Chez nous, depuis que les professionnels hurlent pour qu’on puisse accepter le rouble et le dinar Algérien, nos orthodoxes de la Banque Centrale ne veulent rien savoir : Circulez il n’y a rien à voir.
Le chauffeur de taxi qui m’a transféré de l’aéroport à mon hôtel m’a annoncé tout de go que c’est la voie d’une autre politique qu’il importe d’explorer car ceux qui ont été chargés de veiller aux destinées du tourisme roulent à contresens ! Beaucoup de constructions anarchiques ont poussé ça et là, rappelant si besoin était, que le bateau est à la dérive et qu’’il manque un capitaine à son bord ! L’état des voies publiques est désolant, et la citoyenneté est moins visible qu’auparavant, mais le Djerbien reste digne et confiant malgré les souffrances qu’il subit ! Les bonnes idées, il y en a plein dans les think thanks qui pullulent partout, mais le problème, c’est qu’elles ne sont pas reprises par les novices de la politique qui nous gouvernent. Autant dire que le temps des bonnes paroles n’a que trop duré et qu’il est devenu urgent de renouer un dialogue sincère avec les représentants de la profession et avec les citoyens de l’île qui n’en peuvent plus de voir leur vie se détruire alors qu’ils n’ont rien fait de mal !
Les seuls restés fidèles à l’île sont les Allemands, mais que faisons-nous pour les motiver et pour les soutenir ? Les Français et les autres Européens se font rares ; les Libyens eux se font voir surtout pendant les week-ends. Le Royal Garden porte encore bien ses cinq étoiles, mais ses dirigeants ne se font pas trop d’illusions : s’il n’y a pas d’open sky, s’il n’y a pas des méga évènements de temps à autre, et s’il n’y a pas une promotion ciblée pour Djerba comme destination d’exception, rien ne restera de la magie de l’île de LOTOS, et ce sera une île fantôme que les responsables politiques découvriront d’ici quelques mois !