La Tunisie se souviendra longtemps de ce tragique 1er octobre 1985: il y a 31 ans, jour pour jour, pas moins de 50 palestiniens et 18 tunisiens ont trouvé la mort sous les bombes israéliennes, à Hammam Chott, non loin de Tunis.
Au matin de cette triste journée, des avions de chasse israéliens ont violé l’espace aérien de la Tunisie pour accomplir leur objectif macabre, baptisé « Opération jambe de bois », qui visait le QG de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) se trouvant à Hammam Chott.
C’était l’horreur dans la ville. Les habitants ont fait part d’explosions monstrueuses. Les villas qui servaient de locaux pour l’OLP étaient complètement rasées.
Côté israélien, on parlait de représailles suite à l’assassinat de trois israéliens à Larnaca. Un acte attribué à des militants pro-palestiniens. Habib Bourguiba, alors président de la République, s’est déclaré trahi, notamment par son fidèle allié les États-Unis, duquel il a tout fait pour se rapprocher et pour instaurer des relations diplomatiques privilégiées.
Aussitôt, l’ambassadeur des États-Unis en Tunisie a été convoqué par Bourguiba. Le président tunisien a littéralement menacé de mettre fin aux relations tuniso-américaines, si les States opposaient leur veto à la Résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU qui condamne l’attaque israélienne de Hammam Chott.
Les menaces de Bourguiba ont finalement été prises au sérieux : les États-Unis se sont abstenus lors du vote. Une petite victoire, probablement, mais c’était l’unique fois où Israel a été condamné pour acte qualifié alors de terrorisme d’Etat. Mais notons que la partie de la résolution relative au droit de la Tunisie de réclamer des réparations à l’État Hébreux a été jetées, jusqu’à aujourd’hui, aux oubliettes…