Les charognards

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Avec les serres et le bec acérés, ils dépècent la carcasse de la proie faisandée. Légataires d’Ariel Sharon mort et enterré, les héritiers décident, maintenant, la déportation des Palestiniens rescapés du génocide inachevé. Ravisé, Trump dit, aujourd’hui, recommander son plan sans l’imposer. Hélas pour les rapaces, le Hamas et le Hezbollah, bien vivants, proclamés, à tort, liquidés, ne cessent de riposter aux agressions concertées. Pour « déplacer » la population martyrisée, les médias sionisés, avec LCI à leur sommet, annonçaient, le 18 février, l’institution d’une agence chargée d’encourager « le départ volontaire » des Palestiniens pour aménager un tremplin propice au projet trumpien.
Il s’agit de vider Gaza pour la remplacer par une riviera. De bon matin advient la nouvelle applaudie par les crétins.
L’effronterie de l’impérialisme débridé cherche à imposer sa loi de la jungle au monde entier. D’une part, une décision sur l’Ukraine sans l’Ukraine, de l’autre, une libération, sans condition, de l’ensemble des otages, sinon, l’éventuelle Riviera connaîtra les affres de l’état sauvage et tout le Moyen-Orient retournera au Moyen Âge. Mais un grain de sable handicape l’échafaudage.
Car, pour le Hamas, l’échange entre otages et prisonniers obéira au calendrier prévu dès le début. Le parrain des assassins réfute ce propos jugé inapproprié. Au cas où le roi jordanien et le président égyptien glisseraient une peau de banane sous le fourgon de la déportation réservée aux Palestiniens, ils ne percevront plus un sou américain. Affiliés à la même orientation, le Washington Post et le Wall Street Journal annoncent la probable attaque israélienne des installations nucléaires iraniennes. Auparavant, prévoyant, Trump, lui-même, préparait l’offensive extrême : « Je voudrais qu’un accord soit conclu avec l’Iran sur le nucléaire. Je préfère cela à le bombarder ».
La carotte et le bâton sont faits pour inféoder les petits enfants. Mais de partout fuse la protestation opposée à la mégalomanie des Etats-Unis. Joseph Aoun réfute la démarche engagée pour maintenir des positions militaires au Sud Liban.
Le culot israélo-américain poursuit le même chemin et réduit l’adversaire à moins que rien. Selon Baudelaire, « il ferait volontiers de la terre un débris / Et dans un bâillement avalerait le monde ». Le Hamas a beau fustiger « un plan raciste visant à éradiquer la cause palestinienne ». De même, « l’OLP rejette tous les plans visant à déplacer les Palestiniens hors de leur patrie ».
Autant en emporte le vent !
Pour Netanyahu et Trump, ce deux en un, la vidange de Gaza prépare le terrain au retour du Messie promis. Le duo criminel croit au père Noël. Maints adversaires des génocidaires incriminent et criminalisent le projet de plonger le Moyen-Orient au fond d’un chaos profond « pour assurer leurs propres intérêts », selon le conseiller du Guide suprême iranien, Ali Khamenei Le ministre saoudien des Affaires étrangères enfonce le clou au cou des sinistres cerbères. Pendant ce temps, Bezalel Smotrich rejoint le faucon nommé Sharon : « C’est eux ou nous. Soit nous écrasons le Hamas, soit, Dieu nous en préserve, le Hamas nous écrasera ». En effet, comme en 45, sur le malheur des vaincus prospère le bonheur des vainqueurs. Souvenir ! Souvenir !
Elon Musk, main tendue en l’air, à la manière du salut réservé à Hitler, crie : « Heil Tesla ».
L’homme le plus riche prépare le voyage lunaire pour l’ère où la terre nourricière deviendra meurtrière. Avant lui, l’espace interstellaire attirait Baudelaire : « Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées / Des montagnes, des bois, des nuages, des mers /Par-delà les éthers / Par-delà les confins des sphères étoilées / Mon esprit tu te meus avec agilité ». Redescendons sur terre une fois dégustés ces vers.

Après le niet arabe, Trump, ce renard, déclare : « Bon, on donne à la Jordanie et à l’Egypte des milliards de dollars par an. Donc, j’étais un peu surpris qu’ils disent ce qu’ils ont dit ». Pauvre type ! La dignité n’a pas de prix et pareille idée gravite à des années-lumières de ses catégories de pensée pourries.

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