En dépit d'une crise mondiale qui secoue le transport aérien, le transporteur national Tunisair a réussi à réaliser une envolée de 177% de son chiffre d'affaires. En effet, le CA a atteint 512,3 millions de dinars au premier semestre contre 185,3 millions l'année dernière, c’est ce qui ressort des états financiers de la compagnie, publiés lundi 18 juillet, sur le site de la Bourse de Tunis.
De même pour le nombre de passagers transportés qui a atteint 937.574 passagers, contre 339.258 passagers une année auparavant affichant ainsi une croissance de 176%, ce qui représente un signe très encourageant pour la "Gazelle" qui commence progressivement à reprendre du poil de la bête. D'autant plus que la recette moyenne par passager est passée de 431 dinars à 433 dinars entre juin 2021 et juin 2022.
En revanche , les principales charges variables ne cessent d'augmenter également dont les dépenses carburant qui ont augmenté de 347% pour atteindre 176,2 millions de dinars, contre 39,4 millions au premier semestre 2021, sans parler des redevances aéroportuaires qui ont quasiment doublé pour s'établir à 111 millions de dinars.
Côté masse salariale, l'entreprise a réussi à maîtriser ce dossier en gardant presque les mêmes chiffres, se situant ainsi à 84,3 millions de dinars, contre 83,3 à fin juin 2021. Une légère baisse de l'effectif de la compagnie est à signaler également, passant de 3.356 à 3.248 employés.
Le total des charges financières a été réduit de 2,3 millions de dinars pour se situer à fin juin dernier à 895,8 millions de dinars, contre 943,7 millions à fin décembre 2021.
L'encours de l'endettement bancaire de Tunisair a baissé pour la même période de 47,9 millions de dinars, atteignant fin juin dernier 895,8 millions, contre 943,7.
La rénovation de la flotte Tunisair par 5 nouveaux Airbus A320NEO dont 2 ont été livrés déjà (deux autres seront livrés normalement en septembre et octobre 2022 et le dernier appareil en début de 2023) donnera des ailes à la compagnie nationale, certes, mais la mise en œuvre des grandes réformes axées sur l’assainissement financier (lequel concerne l’augmentation du capital de l’entreprise), l’annulation des lignes non rentables, la concentration sur les lignes rentables et l’ouverture de nouvelles lignes aériennes en direction du continent africain permettrait également à Tunisair de quitter définitivement la zone de turbulences.
M. A. B. S