Les prix du pétrole ont enregistré un tarissement ce lundi en raison de la décision de l’OPEP+ d’augmenter plus rapidement sa production. Le baril de Brent a perdu 1,54 dollar, soit 2,51%, pour s’établir à 59,75 dollars, tandis que le brute américain, le West Texas Intermediate (WTI), reculait de 1,64 dollar (-2,81%) à 56,61 dollars. Cette chute intervient après une semaine déjà difficile où les deux références avaient respectivement perdu 8,3% et 7,5% de leur valeur.
Une augmentation de production conséquente
Lors de sa réunion samedi dernier, l’OPEP+ a décidé d’accélérer pour le deuxième mois consécutif la hausse de sa production pétrolière. Le cartel prévoit ainsi une augmentation de 411.000 barils par jour en juin, portant le total des hausses combinées pour les mois d’avril, mai et juin à 960.000 barils par jour. Cette décision représente une réduction de 44% des restrictions de production mises en place depuis 2022, qui s’élevaient à 2,2 millions de barils par jour. Selon des sources proches de l’organisation, cette mesure vise notamment à sanctionner certains membres comme l’Irak et le Kazakhstan qui ne respecteraient pas leurs quotas de production.
Révision des prévisions à la baisse
Face à cette situation, plusieurs institutions financières ont revu à la baisse leurs prévisions pour les cours du pétrole. La banque cotée à la bourse de Londres, Barclays, a ainsi abaissé son estimation pour le Brent de 4 dollars à 66 dollars le baril pour 2025, et de 2 dollars à 60 dollars pour 2026. De son côté, ING anticipe désormais un prix moyen de 65 dollars pour le Brent cette année, contre 70 dollars précédemment. Ces révisions mettent en évidence les inquiétudes des analystes, interrogés par l’agence britannique Reuters, concernant l’équilibre du marché pétrolier, alors que les stocks mondiaux de brut ont augmenté d’environ 150 millions de barils depuis mi-février selon les données de Vortexa. La conjonction d’une offre en hausse et d’une demande incertaine, notamment en raison des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, pourrait ainsi maintenir une pression baissière sur les cours dans les mois à venir.