LES DIABLES DE NOS SOUFFRANCES

 

Les Tunisiens ne sont jamais autant eux-mêmes que lorsqu’ils sont menacés dans leur bien-être. Notre jeunesse se reconnaît de moins en moins dans nos politiques. Nous vivons dans une société à deux étages après l’appauvrissement de la classe moyenne, et il ne reste plus que ceux qui doivent sortir dents et griffes pour arracher le pain quotidien de leurs enfants, avec une minorité qui n’a pas des fins de mois difficiles. Oui nous sommes au bord du précipice, la faillite pointe à l’horizon. Et bien disons le, à la bonne heure et qu’on en finisse pour que les Tunisiens se réveillent enfin de leur torpeur et comprennent que leur pays a été envahi par des diables qu’il faut à tout prix et de toute urgence chasser sans le moindre ménagement !
Les premiers diables à maudire sont ces salopards qui ont vendu leur âme et la Tunisie avec. Ces minables qui ont trahi la patrie et donné les clefs de la maison à des incultes étrangers qui voulaient à tout prix détruire tout ce qu’ils ne sont pas. Ces lâches bien de chez nous qui ont ouvert les prisons pour libérer les criminels, les terroristes et autres pervers.
Dans la cohue totale, de nouveaux diables ont pris la relève pour massacrer le tissu de l’Etat. Le trio BEN JAAFER, MARZOUKI et JEBALI ont littéralement anéanti le prestige de l’Etat à l’intérieur comme à l’extérieur. Ils ont ouvert les vannes de l’embauche à des dizaines de milliers de nouveaux fonctionnaires plombant l’administration dans une impasse budgétaire inouïe. Ces nouveaux diables se sont relayés pour rapetisser la fonction de Président de la République, pour rompre nos relations avec un pays frère mettant en danger la vie de milliers de citoyens, pour dresser une partie des Tunisiens contre une autre, pour trahir les règles élémentaires de l’hospitalité et des droits internationaux en livrant, moyennant finances, un ancien premier ministre voisin à ses adversaires !
D’autres diables étaient chargés par les pays sponsors du terrorisme, d’introduire chez nous des criminels avec armes et bagages et ce au nom d’un Islam qui veut céder la place à une religion agressive et déculturée : faut-il le rappeler, le fondamentalisme de la Turquie et du Qatar est une religion politique qui ne pourra jamais se rencontrer avec la bonté et la justesse de l’Islam, n’en déplaise aux promoteurs du Khalifat !
Voilà qui a compromis toute possibilité de redressement économique, et le comble de l’hypocrisie, c’est que les commanditaires de la tragédie tunisienne ont fait appel à des drogués, des alcooliques et des contrebandiers pour propager la bonne parole et prétendre hisser bien haut l’étendard de l’Islam. Nos frontières sont devenues des passoires et notre sécurité a été mise à mal. S’en suivirent les coups durs du Bardo, puis de Sousse. Première cible atteinte en plein dans le mile : notre tourisme est tombé et ne risque pas de se relever pour des années hélas ! Ceci a permis à la nouvelle catégorie de diables de bomber le torse et de nous rappeler, non sans jouissance apparente, qu’ils avaient bien averti que le tourisme est un secteur fragile et non fiable.
Il suffit de sillonner la Tunisie profonde, comme je le fais, d’observer et de tendre l’oreille, pour se convaincre que nous avons réalisé une marche arrière fulgurante ! Le gouvernement actuel donne l’impression d’être incapable d’endiguer les fléaux de la pauvreté, de la drogue, du terrorisme, de la malnutrition, tant ses moyens se rétrécissent à vue d’œil par le poids de la dette, et face à cela, la religion offre l’illusion d’une communauté protectrice. Ce gouvernement, en pleine disette budgétaire, n’a-t-il pas intérêt à associer toute une population à ses projets afin de mieux motiver les investisseurs locaux et étrangers ?
Difficile de savoir s’il faut rire ou pleurer de la mauvaise foi d’une autre série de diables que sont les acteurs égoïstes et populistes qui tirent sur tout ce qui bouge et ce nom de la Démocratie, comme si démocratie et misère pouvaient cohabiter et faire bon ménage. Alors d’un côté on tarde à agir, à réformer, à s’investir, et de l’autre, on stigmatise le travail de l’autre et on refuse au cinquième de la population le droit même de s’exprimer. Qui a dit que ce sont les imbéciles qui font les dictateurs ?
Malgré l’air de liberté qui souffle sur cette Tunisie en désordre, on ne peut pas oublier les diableries de certains journalistes qui privilégient le scandale à l’information exacte, qui entrent en collision avec les milieux politiques et financiers, ces pseudo journalistes qui invitent un certain BHL et qui ne se gênent pas de lui exprimer en fin d’interview l’honneur qu’ils avaient eu à l’inviter. Ces inconscients qui ne mesurent pas le poids de la responsabilité du métier de journaliste quand leur pays est en guerre contre le terrorisme et en état de récession !
Last but not least, les grands diables qui sont la principale cause de tous nos malheurs passés et présents sont ces culottés d’affairistes qui ont volé, corrompu, trempé dans la débauche, qui ont bénéficié des largesses de ZABA qui a dilapidé les biens publics en leur annulant des dettes par milliers de milliards, ces sans foi ni loi ni parole, dis-je, ont donc le culot de prétendre qu’ils sont des victimes de BEN ALI, et demandent réparation.
Voici en bref les diables qui sont la cause de nos souffrances, et Il est de notre responsabilité d’abord à nous citoyens de nous opposer à ce qu’ils continuent d’agir. Notre pays est en danger, les salaires des fonctionnaires ne sont plus assurés, le nombre de chômeurs va hélas augmenter, il faut impérativement toutes les forces de la vie en communauté pour remonter notre isolement. L’Etat se doit d’être innovant, plus ouvert à la société civile pour réussir dans sa gestion des chocs et pour venir à bout du terrorisme. Il faut rendre le service civique obligatoire, et enfin il faut neutraliser, mot appris récemment de Hollande, ces gens toxiques et obscènes qui ont les poches pleines de coups tordus et de coups de folie !

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