Après le fiasco et la honte des dernières agressions perpétrées à l’encontre de la présidente du Parti Destourien Libre (PDL) Abir Moussi, par Al Karama, l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) semble finalement s’être décidée à réagir. Toutefois, sa réaction demeure dérisoire à bien égards.
En lisant le communiqué publié dans la soirée de ce lundi 5 juillet 2021, on s’aperçoit que l’institution de Bardo n’a eu de cesse de condamner les actes des deux députés. Fait intéressant : elle affirme que les députés seront « durement sanctionnés » conformément aux dispositions du règlement intérieur. Seulement, le bureau de l’ARP n’a pas daigné cité ces « dures sanctions ».
En fait, ces « dures sanctions » n’ont rien de « dures ». Tout est expliqué dans l’article 131 du sixième chapitre du règlement intérieur de l’ARP. « Si le député continue de perturber le travail de l’Assemblée ou en faisant usage d’une quelconque forme de violence physique au cours d’une séance plénière ou en adoptant un comportement dégradant pour l’Assemblée, Le bureau de l’ARP peut le priver de la prise de parole sans pour autant lui retirer son droit de vote, cette privation ne pouvant excéder trois séances consécutives durant lesquelles le député indiscipliné est considéré absent ».
On ne peut pas être plus clair. On voit mal le bureau de l’ARP, dirigé par Ennahdha, infliger des sanctions sévères à Seifeddine Makhlouf, le protégé de Rached Ghannouchi, et à la coalition Al Karama, surtout pour avoir agressé la bête noire des islamistes d’Ennahdha, Abir Moussi. Le communiqué de l’ARP n’est donc que de la poudre aux yeux. Des propos « dures » pour cacher une hypocrisie sans bornes.
F. K