Lorsque Jamel Mahdaoui, peint, il se situe dans le geste et dans l’action, sans demeurer sur ses questionnements. Il libère son esprit pour vivre l’instant ! Il se débarrasse des injonctions négatives qui peuvent venir contrer l’élan créatif. Son geste est vif et lui seul sait où il va. , il vit totalement l’instant sans chercher à plaire, occupé à être lui même. La toile se fait et se défait, l’équilibre est fragile et fort à la fois.
Jamel Mahdaoui qui est né avec un pinceau à la main est resté l’enfant terrible de la peinture, un récidiviste de l’art ! Il revient après quatre ans d’absence avec l’écho de cette absence thème de sa dernière collection. Il s’est engouffré encore une fois ’ dans un univers où tout semble se bousculer dans une exquise harmonie. Il affirme en parlant de sa peinture « Dans mes moments de grande inspiration, je la vis pleinement et me plonge profondément dans un état d’absorption lors de mes réalisations. Je suis également soutenu et motivé dans mon entreprise par ma femme Mejda qui m’inspire souvent . En regardant toujours plus profondément la peinture, je crois en son âme ».
L’artiste possède ce don de mélanger des couleurs fortes, tranchées et toniques qui enveloppent les mouvements et du coup, l’œuvre d’art muette, réagit et nous interpelle telle une tape sur l’épaule pour une meilleure « Vue de l’esprit » ou dans un « Syndrome de Stendhal » ou encore dans la « Sainteté de la tempête » des « Anges gardiens ».
Jamel Mahdaoui cultive le mystère et laisse au visiteur le soin de décoder ses œuvres. Tel un mutant de l’art il persiste à croire que c’est de l’intérieur que nous découvrons réellement les choses.
En dépit d’un certain modernisme apparent, les œuvres de Jamel Mahdadoui sont hors temps et cette façon de donner un éternel maintenant sans figer un moment du passé mais en le lui donnant un éternel présent.
Cependant, l’art n’est pas fait que pour nous reposer, mais aussi pour nous interloquer. Les toiles de cet artiste donnent un intérêt inépuisable et reposant à l’âme, l’esprit et l’œil en même temps. Malgré le style varié des 31 toiles exposées, on reconnaîtra toujours la main de Jamel Mahdaoui. il y a une continuité qui fait qu’on se retrouve un peu chez nous par ce style devenu familier, car il reflète pour chacun un de nos masques sociétaux..
Si vous avez envie de vous décrasser les yeux, cela vaut le détour. L’expo se poursuit jusqu’au 16 décembre 2014 au Bel Art à Menzah 6.
Nadia Ayadi