Les États-Unis font le point

Effectuant une série de visites au Moyen-Orient, le secrétaire d’État américain John Kerry a attérri dimanche dernier à Riyadh pour se rendre ensuite au Caire, entamant une tournée de onze jours dans la région.

John Kerry a essayé, lors de sa visite en Arabie Saoudite, de dissiper la méfiance des Saoudiens face à l’ouverture des États-Unis sur l’Iran et «la non action du gouvernement américain en Syrie». Ce point reste un sujet de discorde entre Washington et Riyadh.
Rappelons que le gouvernement saoudien soutient l’aile armée de la coalition de l’opposition syrienne, tandis que les Américains, qui avaient déclaré dans un premier temps la décision d’une frappe armée, y ont ensuite renoncé.
Les relations entre Damas et Washington ne sont pas pour autant normaliséespuisque le chef de la diplomatie syrienne a déclaré que le secrétaire d’État américain continuait à faire des déclarations, menaçant de faire échouer la conférence de Genève 2, déclarations qu’il qualifie «d’ingérence flagrante et agression contre le droit du peuple syrien à faire son chemin.»
Dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères syrien fustige John Kerry, «Kerry doit saisir que seul le peuple syrien a le droit de choisir ses dirigeants et son avenir politique, sans ingérence étrangère», avant de souligner que «la réussite de Genève 2 dépend uniquement de la volonté des Syriens à s’entendre entre eux pour faire cesser la violence et le terrorisme et pour trouver une solution politique.»
Ce communiqué vient en réponse aux déclarations du secrétaire d’État américain qui avait affirmé, lors d’une conférence au Caire, que les États-Unis voulaient sauver l’État syrien et mettre en place un gouvernement de transition (…) donnant la chance au peuple syrien de choisir son avenir.»
Sept pays sont par ailleurs programmés dans la tournée de John Kerry qui se déroule du 3 au 11 novembre. Quelques heures seulement ont été passées au Caire. Les relations entre les gouvernements égyptien et américain sont en froid depuis le 30 juin dernier, avec la destitution du président Mohamed Morsi par l’armée.
Les aides militaires et économiques américaines pour  l’Égypte ont alors été revues à la baisse  et leur reprise a été conditionnée au retour du processus démocratique et au respect des droits de l’Homme.
Outre les relations bilatérales et une éventuelle reprise des aides américaines,
la situation en Syrie, la tenue de la conférence de Genève et le dossier palestinien ont été également abordés.
Hajer Ajroud


Journalistes français assassinés au Mali
Un nouveau drame

Les Français n’ont pas eu le temps de célébrer la libération des quatre otages retenus depuis trois ans par AQMI au Mali, qu’un nouveau drame s’est abattu avec l’enlèvement puis l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes à RFI, à Kidal dans le Nord-Mali. Parfaits connaisseurs du continent africain et réputés pour leur sérieux, leur assassinat a suscité une vague d’indignation, mais aussi de nombreuses interrogations.
Le gouvernement français qui fait déjà objet de doute quant au virement d’une rançon pour la libération des otages, information démentie par Laurent Fabius, chef de la diplomatie française, doit aujourd’hui revoir sa politique dans le conflit au Mali.
Les deux journalistes ont été enlevés devant le domicile d’un représentant du MNLA de Kidal, Ambéry Ag Rissa. Après quelques minutes à peine, leurs corps ont été retrouvés en dehors de la zone urbaine, à 12 km de Kidal. Ils ont été tués par balles.
Dans un article paru sur le Parisien.fr, Mathieu Guidère, universitaire spécialiste du monde arabe, islamologue et expert des questions de terrorisme, a expliqué que l'assassinat des deux journalistes français était un «signe d’échec de la stratégie française dans son entreprise de sécurisation de la région de Kidal.»
Laurent Fabius a de son côté annoncé l’intensification de la sécurisation de la région de Kidal. La DGSE et les renseignements militaires se sont chargés de l’enquête. Le président français François Hollande demande quant à lui, de savoir dans quelles conditions les deux journalistes assassinés ont été enlevés.
Rappelons qu’il y a quelque temps, le chef d’État Français a déclaré «avoir gagné la guerre au Mali» et que la réduction d’effectifs, de 1000 soldats des 3000 français qui y sont stationnés actuellement, était prévue pour la fin de l’année.

 

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