Les experts au secours de la gouvernance économique

Le chef du gouvernement, Ali Larayedh, a présidé le 9 juillet à Tunis la première réunion du Conseil des analyses économiques, une nouvelle institution destinée à élaborer études et analyses à caractère économique, financier et monétaire.

A-t-elle un rôle seulement consultatif ou plutôt décisionnaire ?

Peut-elle être indépendante et neutre alors que les experts sont nommés par le gouvernement et qu’elle est financée par l’État ? Quel positionnement pour cette nouvelle institution parmi les multiples instituts et centres d’études et quels  types de rapports avec les ministères économiques ?

 

Selon le président du conseil des analyses économiques, l’objectif de sa création consiste à orienter l’économie vers un avenir prometteur pour couper court avec les dysfonctionnements et les crises.

 

Des prérogatives et des objectifs ambitieux

Le ministre chargé des dossiers économiques a déclaré que le conseil mettra en place une stratégie dans le domaine économique vu les compétences qui le composent et établira avec le gouvernement des relations de dialogue et de consultation.

Le conseil des analyses économiques doit étudier les priorités économiques et suivre les dossiers urgents, analyser les situations économiques régionales afin de relancer l’économie du pays. Le conseil est appelé également à préparer des études analytiques à moyen et long terme destinées à renforcer l’intégration de l’économie nationale dans l’économie mondiale et à prendre en considération la dimension environnementale dans le système économique. Il est également habilité à étudier les aspects stratégiques et prospectifs.

 

Une composition bipolaire

D’après la déclaration de son président, M. Mohamed Adel Dhif, enseignant universitaire, le conseil est composé de quinze experts économiques, pour la plupart enseignants universitaires dans différentes spécialités économiques et financières, mais aussi de ceux appartenant à des institutions et de douze cadres supérieurs de l’administration, occupant des fonctions de responsabilité au sein du ministère des Finances, de la BCT, du ministère de l’Industrie, de l’investissement extérieur.

Il y a lieu de remarquer que le choix a été fait, pour ce qui est des experts, en fonction de leur appartenance à des écoles économiques différentes pour ne pas induire les décisions en fonction de telle tendance plutôt qu’une autre. Ce qui permettra d’approfondir les analyses et les conclusions. Parmi la liste des experts figurent trois universitaires appartenant à des universités étrangères

 

Une grande diversité de thèmes

Parmi les thèmes qui feront objet d’études et d’analyses de la part du conseil des analyses économiques, figurent en bonne place l’épineux dossier de l’emploi, le problème délicat à résoudre et à réformer qu’est celui de la Caisse de compensation ainsi que les subventions, la question de l’équilibre financier précaire des caisses sociales (CNRPS, CNSS et CNAM), le développement régional et local, l’instauration d’une bonne gestion et gouvernance dans l’administration et les entreprises publiques.

 

Quel degré d’indépendance ?

Selon les déclarations de M. Ridha Saïdi, ministre chargé des dossiers économiques à la présidence du gouvernement, le Conseil des analyses économiques sera indépendant en ce qui concerne le rééchelonnement des priorités économiques ainsi que le dénombrement des dossiers afin de relancer l’économie du pays et de veiller sur le suivi des situations économiques régionales et internationales.

Un conseil composé d’experts universitaires et de hauts fonctionnaires peut-il être neutre et indépendant ? 

Peut-on garantir le caractère indépendant et neutre du conseil, alors que c’est le chef du gouvernement qui désigne les experts et décide de la nomination de son président ?

Il y a également le fait que les structures administratives et les activités du conseil sont financées par l’État. Le conseil pourrait décider de faire des études et de présenter des rapports au gouvernement sur des thèmes choisis de son propre chef.

Il pourrait également proposer des conclusions et suggérer des décisions auxquelles le gouvernement n’est pas obligé de donner suite, c’est là que réside son rôle, celui d’un organe consultatif et non d’un organe décisif.

Certains observateurs pensent que ce conseil pourrait être utilisé par le gouvernement pour légitimer ou valider certaines décisions et qui seraient difficiles à admettre par l’opinion publique.

Par exemple la réforme du système de la compensation ou encore la réforme des caisses sociales.

Un rapport du conseil des analyses économiques allant dans le sens des futures mesures à prendre par le gouvernement pourrait leur fournir plus d’arguments et leur donner plus de poids.

Il y a là un enjeu de crédibilité et d’objectivité du conseil à sauvegarder.

 

Quel positionnement ?

Il y a lieu de reconnaître que les décisions en matière économique et financière sont éparpillées et dispersées entre plusieurs ministères et la BCT, à commencer par le ministère des Finances jusqu’à celui de l’Agriculture et du Tourisme. Ce qui rend toute politique de croissance économique difficile à concevoir et à mettre en application, à plus forte raison lorsqu’il s’agit de stratégie de développement parce que les secteurs sociaux et culturels entreraient alors en ligne de compte.

En outre certains dossiers lourds à gérer et certains secteurs épineux et complexes à réformer, méritent le recours à des compétences non impliquées dans la gestion quotidienne des affaires de l’État pour être analysées sans passion et solutionnées.

D’où le recours à ce conseil pour jouer le rôle d’un conseiller économique et financier auprès du chef du gouvernement et en même temps coordonner l’étude des dossiers économiques soumis aux interférences de plusieurs ministères.

Le rattachement de ce conseil à la présidence du gouvernement le place au-dessus des ministères sans qu’il soit impliqué dans la hiérarchie fonctionnelle de l’organigramme du gouvernement.

Il faut également veiller à éviter le risque de voir ce conseil se transformer en une sorte de conseil ministériel économique restreint, bis, ce qui poserait problème vis-à-vis des ministères concernés.

Ridha Lahmar  

 

Assise juridique et structure administrative

C’est le décret-loi n°3406 du 27 décembre 2012 qui a donné naissance à la création du conseil des analyses économiques.

Le même décret définit les prérogatives du conseil, fixe sa composition et précise les méthodes de gestion.

Le même texte le qualifie d’organe consultatif indépendant qui réunit des compétences, experts et enseignants universitaires selon une démarche de dialogue et de réflexion dans le but de fournir de façon périodique rapports, études et analyses relatives aux indicateurs de conjoncture économique destinés aux autorités officielles. Ces études doivent être objectives, scientifiques et précises. Un immeuble rattaché à la présidence du gouvernement et situé aux Berges du Lac II sera mis à la disposition du conseil pour qu’il y établisse son siège.  

Nous n’avons aucune idée du budget du conseil qui doit recruter du personnel, s’équiper et disposer de cadres compétents.

 

Cérémonie de remise des diplômes et des prix d’excellence  

Le succès est le fruit d’efforts partagés

 

Félicitations bien méritées pour les lauréats qui ont si brillamment réussi leur année universitaire.  Dauphine|Tunis ne se contente pas de les accompagner durant leur formation et leur préparation à l’entrée dans la vie active. L’Université partage leur joie et participe à leur succès en organisant une cérémonie de remise de diplômes et de prix d’excellence en leur honneur. 

 

Un instant solennel 

Une fin de cycle de licence et Master couronnée de succès mérite toute l’attention de la Direction de Dauphine-Tunis qui, chaque année honore ses étudiants. 

Cette année,  le grand rendez-vous de la remise des diplômes et des prix d’excellence des étudiants a eu  lieu le jeudi 4 juillet 2013 à 17h00 dans les jardins de Dauphine-Tunis. 

Et parce que l’instant est  celui d’un grand tournant dans la vie des étudiants, l’Institut lui accorde toute la solennité qu’il mérite. Et pour preuve, les élèves ont eu  l’honneur de recevoir leur diplôme des mains du Président de Dauphine Paris en personne. 

Outre le prix qu’il leur a était remis, les étudiants diplômés vont poursuivre leurs études à Paris Dauphine. 

Ambiance de fête 

Le programme de la cérémonie a débuté par un mot de bienvenue de M. Ridha Ferchiou,  Président de Dauphine | Tunis, puis de celui de Mme Samia Tnani, Directrice générale. 

La distribution des diplômes  et des prix d’excellence aux majors des différentes classes, à été précédée d’une allocution de M. Laurent BATSCH, Président de l’Université Paris Dauphine suivie d’une intervention de Meriem Sâadoun, représentante des étudiants. 

La réception s’est faite dans une ambiance estivale et festive dans les jardins de Dauphine-Tunis.

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