Le pouvoir d’achat en berne et l’inflation ont lourdement affecté le portefeuille des tunisiens. D’après le directeur général de l’Institut National de Consommation (INC), Tarak Ben Jazia, la dette des familles tunisiennes a atteint 23 millions de dinars en juin 2018, alors qu’en 2010 elle se chiffrait à 10 millions de dinars.
Le directeur général a expliqué, dans l’édition du lundi 27 août 2018 d’Assabah, cette explosion des dettes par les périodes propices à la consommation auxquelles les ménages doivent faire face.
De fait, l’Aïd Al Fitr et l’Aïd Al Idha ont coïncidé avec l’été et la rentrée scolaire. Incapables de faire face à ces dépenses, certains ménages, selon le DG de l’INC, ont eu recours aux crédits bancaires. En août 2018, ces crédits ont atteint 700 millions de dinars selon Tarak Ben Jazia.
D’un autre côté, il a expliqué l’explosion des dettes par le recours des ménages aux dépenses anticipées, notamment dans le domaine de l’immobilier où ils contractent des crédits en vue d’acquérir le matériel nécessaire à la construction avant même le début du chantier.
« Le tunisien est devenu plus consommateur aujourd’hui, d’autant plus qu’il a revu à la hausse son budget consacré aux loisirs, et c’est sans compter les dépenses liées à l’éducation, à la santé, à l’hygiène de vie et à la communication », a encore expliqué Tarak Ben Jazia.
D’autre part, le DG de l’INC a indiqué que dans 36% des familles, on compte au moins un membre endetté. « 850 000 familles sont endettées aujourd’hui », a-t-il précisé. Il poursuit en affirmant que 80% des prêts bancaires contractés par les ménages tunisiens sont des crédits à la consommation, le reste est réparti entre les crédits automobiles et les crédits universitaires. Dans ce même contexte, la part de l’épargne dans le revenus des ménages, selon Tarak Ben Jazia, a accusé un net recul entre 2010 et 2016, passant de 11,3% à 6%.