Les récentes données publiées par l’Agence de promotion des investissements étrangers (FIPA) indiquent une progression constante des flux financiers internationaux vers la Tunisie. Selon Jalal Tabib, directeur de la FIPA, le volume des investissements étrangers devrait s’établir à 3,4 milliards de dinars tunisiens en 2025, soit l’équivalent d’un milliard d’euros au taux de change actuel. Ce montant représente une progression par rapport aux 2,956 milliards de dinars enregistrés en 2024, tandis que les projections pour 2026 tablent sur une nouvelle hausse pouvant atteindre quatre milliards de dinars.
Une reprise confirmée dès le premier trimestre 2025
Les indicateurs du premier trimestre de l’année en cours confirment cette tendance positive. Entre janvier et mars 2025, la Tunisie a enregistré une amélioration de 26,1% des investissements étrangers, totalisant 730,8 millions de dinars contre 597,5 millions pour la même période en 2024. Cette progression s’explique principalement par la hausse des investissements directs étrangers (IDE) qui ont atteint 727,2 millions de dinars, marquant ainsi une croissance de 25,6% par rapport à l’année précédente. Parallèlement, les investissements de portefeuille, bien que plus modestes, ont contribué à hauteur de 3,6 millions de dinars.
Répartition sectorielle et priorités gouvernementales
L’analyse sectorielle révèle que les investissements étrangers se concentrent principalement dans deux domaines clés. Le secteur industriel capte 60% des flux, avec une performance particulièrement marquée dans les domaines de l’électronique, de l’électricité et de la mécanique. Au premier trimestre 2025, le secteur manufacturier a ainsi attiré 452 millions de dinars, soit 62% du total des investissements, ce qui représente une accélération de 72,3% par rapport à la même période en 2024. Le secteur énergétique, quant à lui, absorbe 40% des investissements. D’autres domaines comme l’agriculture, l’agroalimentaire, le textile, la pharmacie, l’automobile, l’aéronautique et les énergies renouvelables bénéficient également de cette dynamique.
Dans le cadre de son plan de développement 2023-2025, le gouvernement tunisien a fixé des objectifs ambitieux pour renforcer l’attractivité économique du pays. Les autorités visent notamment à porter la part du secteur industriel dans le PIB de 15% à 18% d’ici 2025, tout en augmentant les exportations annuelles entre 12 et 18 milliards de dollars. Le secteur des technologies de la communication devrait recevoir des investissements spécifiques, avec une enveloppe de 81,58 millions de dinars destinée à soutenir la numérisation et les infrastructures technologiques. Ces projections s’inscrivent dans un contexte où la Banque mondiale anticipe une croissance économique tunisienne de 2,3% pour la période 2025-2026, malgré les défis persistants liés à la sécheresse et au ralentissement de la demande mondiale
18