Par Alia Ben Makhlouf
Pour ceux qui ont connu la Goulette des années 60 et 70, la Goulette cosmopolite où il faisait bon vivre et y passer ses soirées, y revenir est un véritable crève-cœur ; Les détritus ne sont rien devant les nuisances sonores qui s’y répandent : des bars et des boites de nuit mal famées ont désormais pignon sur rue dans des zones d’habitation. Pour ceux qui veulent en avoir le cœur net, il suffit de passer même à minuit devant les Hôtels « Lido » et « la Jetée ». Outre le vacarme causé par le bar de la « Jetée » et de la boite de nuit du « Lido », il faut voir la faune qui y a élu domicile : de pauvres soudards éméchés et la fine fleur de la délinquance urbaine au beau milieu d’un quartier où de paisibles citoyens essaient sans succès de vivre dans le calme et la sécurité. Comble de l’impudence : le bar de « la Jetée » a été construit récemment en structure légère sur le trottoir, et les passants doivent longer cet endroit insane en espérant ne pas trébucher sur un ivrogne. Comment la municipalité de la Goulette a-t-elle permis l’ouverture de cette horreur sur le domaine municipal ? Depuis quand autorise-t-on que des bars mal famés soient édifiés sur un trottoir dans une zone d’habitation ? Je sais bien que la corruption a explosé depuis la révolution de la dignité et de la liberté mais à ces niveaux d’incompétence et de mauvais goût administratifs on frise la folie furieuse.
Le sordide atteint son comble avec le fort de la Karaka, transformé sous la barbe des autorités en repaire de toute la pègre locale. Tous les trafics – drogue, prostitution, alcools- y sont pratiqués dans un monument unique datant du 16 e siècle et qui se dégrade à vue d’œil. Qu’attend-on pour expulser toute cette canaille ? Le maire de la Goulette, un certain M. Naïm Kaabi, n’a – semble t’il- jamais mis les pieds dans ce quartier livré chaque soir aux ivrognes les plus sordides et au boucan nocturne. Il doit avoir la chance de vivre dans un quartier plus calme où les rondes policières sont fréquentes. A ce propos, il est consternant de constater que les bars et boites de nuits qui polluent la tranquillité publique se trouvent à quelques mètres d’un Secteur de la Garde nationale, censé jouer un rôle dans le respect de l’ordre public. Quels irresponsables ont permis que ces horreurs puissent prospérer au mépris des lois et de la morale dans une zone d’habitation?
Le nouveau Gouverneur de Tunis, connu pour son efficacité et sa droiture, doit impérativement mettre un terme au chaos et à la corruption dans lesquels patauge la Goulette. On ne peut plus tolérer que nos concitoyens soient dérangés dans leur repos et leur quiétude par des lieux qui exhalent la misère et la déchéance humaine.