Le membre de la FTH, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, a indiqué que les déclarations du président de la FTAV n’ont aucun fondement, ajoutant qu’une semaine dans la ville espagnole de Madrid coûte entre hébergement et billets d’avion vers 1600 dinars et ce, sans compter les frais de transport. Il a par ailleurs affirmé que le coût total d’une semaine all inclusif dans un hôtel 4 étoiles dans la station balnéaire Yasmine Hammamet ne devrait pas dépasser les 800 dinars tunisiens. De ce fait, il s’agit de propos mensongers qui n’ont rien à voir avec la réalité mais aussi qui pourraient porter atteinte à l’image du tourisme national auprès des consommateurs tunisiens. D’après la même source, les déclarations du responsable de la FTAV ont suscité la polémique et induisent en erreur l’opinion publique au moment où le tourisme national connait une crise aiguë depuis plusieurs années.
En ce qui concerne les déclarations du responsable de la FTAV par rapport aux touristes algériens selon lesquelles ces derniers passeraient leurs vacances d’été en dehors des hôtels et utiliseraient le dinar tunisien à cause de l’existence du marché parallèle de change , notre interlocuteur a démenti ces propos indiquant qu’ils ne sont basés sur aucune statistique officielle. D’après lui, ces déclarations pourraient provoquer un incident diplomatique avec les frères algériens tout en rappelant que le nombre d’algériens qui se sont rendus en Tunisie l’année dernière s’élève à 1 million de touristes.
Quant à l’absence d’une stratégie officielle élaborée par le ministère du tourisme au profit des agences de voyages tunisiennes qui connaissent actuellement une crise financière, on aurait souhaité voir le président de la FTAV donner des propositions et des solutions au lieu de s’attaquer à un secteur qui commence à peine à respirer après des années de difficultés, en balançant des déclarations mensongères à caractère populiste.
Il est à noter que d’après de nouvelles statistiques rendues publiques par le ministère du Tourisme, le tourisme intérieur reposant essentiellement sur l’arrivée des Tunisiens dans les hôtels a connu une hausse. En effet, les réservations en provenance du tourisme intérieur ont atteint 50%. En ce qui concerne le tourisme international, les touristes algériens arrivent en tête des touristes étranger. En effet, le nombre des touristes algériens arrivés en Tunisie cette année s’élève à 766.383 soit 61,2% de l’ensemble des touristes. Durant cette période, les touristes algériens ont passé au total 427.253 nuitées dans les hôtels tunisiens soit 81% de toutes les nuitées dans les hôtels.
Khaled Fakhfakh, président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH).
Khaled Fakhfakh : « les propos de Mohamed Ali Toumi ont été sortis de leur contexte »
De son côté, Khaleb Fakhfakh, le président de la FTH affirme ne pas être offensé par les propos de Mohamed Ali Toumi. « Ses propos ont été sortis de leur contexte », déclare-t-il à Réalités Online. Néanmoins, lorsqu’il s’agit de comparaison, Fakhfakh souligne qu’il faut y procéder en se basant sur les bons critères. « Il faut comparer des hôtels appartenant à la même catégorie, mais également en fonction de la saison », dit-il. « À titre d’exemple », poursuit le directeur de la FTH, « c’est la basse saison à Madrid et la haute saison à Barcelone. Au niveau intérieur, c’est également la haute saison pour les hôtels pieds dans l’eau et la basse saison pour le sud et les zones intérieures », explique encore Khaled Fakhfakh, et d’ajouter : « Mohamed Ali Toumi n’a pas attaqué les hôtels tunisiens, il a dit ce qu’il a dit dans l’absolu. Même s’il pensait ce qu’il disait, il n’y aurait pas de souci ».
Interrogé sur la question des hôtels « halal« , le président de la FTH considère qu’il s’agit d’un « argument de vente« , « d’un brand« . « Un hôtel 100% halal est lorsque tout est séparé entre les hommes et les femmes à titre d’exemple », déclare-t-il.
Il souligne, dans ce contexte, que l’Islam, le vrai, est celui qui émane de la Mosquée Zitouna et de Habib Bourguiba, après avoir cité un Cheikh syrien. « Celui qui souhaite rebaptiser son hôtel « halal », qu’il le fasse. C’est sa liberté. Apprenons à nous accepter les uns les autres avec nos différences. Chacun est libre d’agir comme il le veut, du moment que l’on se respecte », conclut-il.