L’inquiétude d’une récession aux États-Unis, alimentée par des indicateurs économiques décevants, a provoqué une véritable panique sur les marchés financiers mondiaux ce lundi. Les investisseurs, pris de court par cette nouvelle donne, ont massivement dévissé, entraînant les principales places boursières dans une chute vertigineuse.
Des signaux alarmants
Les données sur l’emploi américain, publiées ce jour, ont mis à mal les espoirs d’une économie américaine en bonne santé. Le taux de chômage est passé de 3,6% en juin à 4,3% en juillet, soit une augmentation de 0,7% en un mois. Cette hausse, supérieure aux attentes des analystes, a ravivé les craintes d’un ralentissement économique. Cette annonce a déclenché une réaction en chaîne, les investisseurs s’inquiétant désormais d’une possible récession de la première économie mondiale.
Les places boursières européennes n’ont pas été épargnées par cette vague de vente. Paris a perdu 1,42%, Londres 2,04%, Francfort 1,82% et Milan 2,27%. L’indice paneuropéen Stoxx 600 a lui aussi plongé de 2,17%, accentuant le sentiment de panique.
À Wall Street, le tableau est tout aussi sombre. Le Nasdaq, dominé par les géants technologiques, a été particulièrement touché. L’indice a plongé de 2,57%, effaçant ainsi plus de 500 milliards de dollars de sa capitalisation boursière en une seule séance, sa plus forte baisse depuis le début de l’année 2023. Les investisseurs ont massivement liquidé leurs positions sur des valeurs comme Nvidia (-5,91%), Tesla (-3,38%), Alphabet (-2,20%), Apple (-4,08%), Amazon (-4,07%), Meta (-2,27%) et Microsoft (-2,39%).
En Asie, la situation n’est guère plus réjouissante. Le Nikkei de Tokyo a subi sa pire chute en points de son histoire, plongeant de 12,4%, plombé par le resserrement monétaire de la Banque du Japon et les craintes liées à la récession américaine.
Le pétrole sous pression
Les cours du pétrole ont également été impactés par ces craintes de récession, les investisseurs anticipant une baisse de la demande en énergie. Le Brent a perdu 0,73% à 76,25 dollars, touchant son plus bas niveau depuis début janvier. L’équivalent américain, le WTI, a cédé 0,88%, à 72,87 dollars, après avoir dégringolé jusqu’à un plus bas en six mois.
Cette forte volatilité des marchés s’explique en partie par la saisonnalité. Le mois d’août est traditionnellement une période de faible activité, où les investisseurs ont tendance à réduire leurs positions et à privilégier la prudence. De plus, les incertitudes liées à la guerre en Ukraine et aux tensions commerciales sino-américaines pèsent sur le moral des investisseurs.
Les incertitudes persistent
Si les données économiques récentes sont préoccupantes, il est encore trop tôt pour affirmer avec certitude que l’économie américaine est entrée en récession. Les prochains indicateurs économiques seront donc scrutés de près par les investisseurs pour tenter d’y voir plus clair.