Au moment où les crimes israéliens à Gaza ont atteint le comble de la barbarie par la destruction massive de milliers de maisons palestiniennes sur les têtes de leurs habitants, dont des enfants, des femmes et des vieillards, une destruction aveuglément soutenue politiquement, diplomatiquement et militairement par l’Occident, que des voix libres se sont élevées dans le monde pour dénoncer ces crimes contre l’humanité, voilà que plusieurs «intellectuels» occidentaux n’ont pu prouver leur haine qu’en exerçant la passion crapuleuse de soutenir les « industriels» sionistes de la mort avec leurs milliers de victimes qui ont transformé en charnier l’occupation de la Palestine, et par conséquent, de verser dans l’aversion, l’intolérance et le mensonge. Ils ne subsistent qu’en sentant le sang et l’haleine des civils palestiniens massacrés et qu’en entendant les gémissements des enfants persécutés. Nous retrouvons leurs écrits et leurs déclarations dans plus d’un média occidental, et même arabe, comme s’ils prêchaient leur haine à toutes les portes en multipliant les courbettes serviles au mal, se déshonorant et fiers de le faire. Ils se discréditent davantage en dénichant ceux qui répondent à leurs intérêts, applaudissent à leur prestation, appuient leurs mensonges et leurs tournures hypocrites et embaument les marécages dans lesquels ils se vautrent.
Cette caravane empestée est guidée par des «militants» de la fausseté (n’est-ce pas un combat honorable?). Ces faussaires endossent l’identité d’intellectuels en trimballant leurs bâtons de bourreaux dont ils usent tantôt pour terroriser, tantôt pour haranguer et subjuguer dans une tradition donquichottesque misérable.
La terreur intellectuelle n’aspire pas à convaincre mais à dominer, à effrayer et à écraser au point de tuer en l’être humain ce qu’il possède de plus précieux, sa soif et sa vision de liberté, et à lui faire perdre le plus exalté des rêves humains.
Dans un roman fleuve «La fabrique des salauds» (890 pages, traduit en français par Rose Labourie, éd. Belfond), le romancier et réalisateur allemand Chris Kraus, s’efforce de comprendre la transformation de plusieurs «intellectuels» occidentaux en bourreaux jamais vraiment repentis, comme aux temps nazis. Tels que l’auteur les dépeint dans ce roman, les événements ne sont pas loin de ce que nous vivons aujourd’hui en rapport avec la guerre de Gaza. Ces «passions tristes» dont parlait Spinoza, telles l’intolérance et la haine, exhument volontairement l’horreur réelle sous les euphémismes qui pullulent à l’envi dans l’univers intellectuel occidental. Le spectacle nauséeux va bientôt (re) commencer. Nous allons réentendre la rituelle : «Il n’y a pas d’autres moyens, étant donné la nuisance des forces du mal, que de recourir à la puissance militaire», le refrain «Israël a le droit de se défendre». On connaît la musique, et les paroles seront cette fois-ci plus guerrières. Ce qui n’est point étrange, quand on sait que ce misérable «terrorisme intellectuel» occidental se fonde sur la mystification et la haine viscérale à l’égard des Arabes et des musulmans. Pour cette raison, la moindre lueur de vérité risque de remettre en cause sa crédibilité même en plongeant ses auteurs dans les abîmes de la perdition et du non-sens.
Finie l’ère des intellectuels occidentaux engagés pour la paix et l’émancipation des peuples. Finie la solidarité avec les peuples opprimés et colonisés. Il ne reste que l’aigreur et la haine d’un monde intellectuel occidental éhonté. Une preuve brutale sur la vitesse à laquelle les repère d’un Occident de droit et de liberté peuvent se perdre, les systèmes politiques les plus démocratiques peuvent se défaire.