Elles représentent, selon le Président, l’élément principal pour dynamiser l’Union du Maghreb arabe (UMA). Mr le Président sait-il que cet élément ne sera efficace que s’il est appliqué par tous les pays de l’UMA, à savoir l’Algérie, le Maroc, la Libye et la Mauritanie ?
Les journées Maghreb-Turquie de la culture et de l’économie sont un “forum” qui a pour objectif de promouvoir le partenariat culturel et économique entre les pays du Maghreb et la Turquie. Lors de l’ouverture de cet événement, rien n’indique son aspect économique, sauf qu’il a été organisé à l’UTICA. Bien que le programme affiche la participation de la présidente de l’UTICA, partenaire de l’événement, à travers un discours, celle-ci était absente et n’a même pas dépêché de représentants du patronat, à l’exception de Samir Chérif qui est responsable de l’événement et membre du bureau exécutif de l’UTICA. Celui-ci a renoué avec les pratiques de l’ancien régime que l’on croyait révolues. Après avoir interdit tout déplacement aux journalistes et participants tant que le président de la République était présent, il a demandé, aux participants de se mettre debout pour accueillir le Président. Sans oublier les applaudissements qui se déclenchaient après chaque phrase (pertinente ou pas) prononcée par Marzouki. On notera également l’absence des investisseurs tunisiens, des représentants des institutions publiques, économiques et autres figures qui ont trait à l’économie dans le pays. Les stands étaient plus occupés par des associations, d’ailleurs plutôt religieuses, que par des entrepreneurs à la recherche de partenaires économiques. Bien que Mohamed Adel, Président du Forum culturel et économique turco-maghrébin ait précisé que l’événement ne prônait aucune idéologie ou ne s’inscrivait dans aucune mouvance politique. Selon les organisateurs, le Forum culturel et économique turco-maghrébin est une organisation internationale enregistrée en Tunisie.
Tunisie-Turquie, quel partenariat ?
Mohamed Adel, président de l’association, a annoncé qu’une société turque vient en Tunisie munie d’un grand projet. Il s’agit d’une ligne maritime reliant la Turquie et les pays du Maghreb en vingt jours et sans passer par les ports européens. Bien que la Turquie ne cesse d’exprimer son soutien à la Révolution tunisienne, elle ne s’engage que dans les projets à profit mutuel. D’ailleurs, la ligne de crédit de 500 millions de dinars accordée à la Tunisie en 2011 par la Turquie et à un taux d’intérêt faible, avait pour principal objectif de financer l’achat d’équipements en provenance de Turquie. Les hommes d’affaires et chefs d’entreprises turcs qui ont visité la Tunisie lors des rencontres économiques organisées entre les deux pays, proposaient d’investir en Tunisie sous conditions. Parmi lesquelles l’importation de la main-d’œuvre ou d’équipements turcs. Par ailleurs, la Tunisie a signé différents accords de coopération avec la Turquie dans différents domaines notamment l’industrie, le tourisme, le commerce et la douane. À titre d’exemple, dans le secteur du commerce, les deux pays ont signé un mémorandum d’entente dans le cadre de la zone de libre-échange créée en 2005. En vertu de cet accord, il a été décidé d’augmenter le quota d’importation de dattes tunisiennes par la Turquie, exonérées de TVA, de 2.000 à 5.000 tonnes par an. Des conventions de jumelage entre 27 municipalités tunisiennes et des mairies turques sont conclues suite à la visite du chef du gouvernement Turc, Erdogan, en 2013. Rappelons que la Tunisie et la Turquie enregistrent des échanges commerciaux annuels de 1,1 milliard de dollars. Cinquante entreprises turques opèrent aujourd’hui en Tunisie, ce nombre est appelé à augmenter avec les contrats signés entre les deux pays.
N.J