La sortie médiatique du ministre de l'Intérieur, Taoufik Charfeddine, de la soirée du mardi 7 mars 2023 n'est pas passée inaperçue. Et pour cause : il considère les hommes d'affaires, les hommes de médias – journalistes compris donc – et certains acteurs politiques comme des "traites" et des "mercenaires" qui ont nuit à la nation.
Ces déclarations n'ont pas manqué de jeter de l'huile sur le feu dans un contexte déjà tendu. Ce mercredi 8 mars 2023, plusieurs organisations nationales, dont le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) et l'Union Générale Tunisienne du Travial (UGTT), ont publié un communiqué commun pour dénoncer les propos du ministre.
Le ministre, selon les termes du communiqué, n'a pas le droit d'apporter un jugement de valeur sur le travail journalistique et sur les syndicats. Taoufik Charfeddine, selon les organisations nationales, doit présenter ses excuses après ces déclarations "violentes", "dangereuses" et "hâtives".
Dans ce contexte, les 35 organisations nationales signataires du communiqué considèrent que le ministre devait plutôt prononcer un discours de rassemblement compte tenu de la conjoncture. "C'est un discours de division, communautaire. Il n'est nullement basé sur des faits réels ou sur des preuves", lit-on encore dans le communiqué.