Sadok Hammami, maître de conférence à l’IPSI et modérateur du Forum
Sadok Hammami, maître de conférence à l’IPSI et modérateur du Forum a tout au long de son intervention mis en exergue le danger que représente Facebook sur les médias. Il a dans ce contexte indiqué que « la menace la plus dangereuse sur la presse écrite est Facebook car ce dernier représente un marché publicitaire important. Cela rend ce réseau social un concurrent énorme en termes d’annonces. En 2017, la publicité sur internet a dépassé la pub sur les chaînes TV ».
Il faut savoir que les médias ne peuvent survivre que grâce à la publicité, c’est ce seul modèle économique qui assure actuellement la pérennité des médias.
« Le digital représente une problématique, car nous vivons dans le paradoxe de la digitalisation. Les réseaux sont devenus une pratique sociale quotidienne. Pour obtenir une information, il suffit d’aller sur internet, mais de l’autre côté, nous avons une faible digitalisation de l’économie, ce qui complique la situation pour la mise en place d’un modèle économique efficace » a affirmé Sadok Hammami qui a conclu en soulignant que, malheureusement, en Tunisie on n’a pas de politique publique de système d’aide ou de soutien à l’innovation. « On a des médias fragiles et les journalistes travaillent dans des conditions difficiles, ce qui freine l’innovation« , a-t-il dit.
Jihene Elouakdi, directrice de l’école supérieure de l’économie numérique à l’université de la Manouba
Iheb Béji, directeur de Médianet
Le digital en chiffres
Pour finir, c’est Iheb Béji, directeur de Médianet qui a pris la parole. Ce dernier a exposé les résultats d’une étude réalisée entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2017 sur le comportement des tunisiens sur le web. Selon cette enquête 50% de la population mondiale est connectée, 51,26% des internautes sont des femmes, 48,74% sont des hommes, 14,70% ont 18 – 24 ans, 42,93% ont 25 – 34 ans et 24,96% ont 35 – 44 ans.
46% consultent internet sur leurs smartphones, 40% sur leur ordinateur et 5% sur leurs tablettes, ce qui veut dire que 51% des tunisiens consultent internet via leurs smartphones et tablettes.
Iheb Béji a par ailleurs, indiqué que 63,52% des hommes et 36,48 des femmes en Tunisie consultent les médias électroniques via leur téléphone. En effet, 47% consultent les journaux électroniques via leurs smartphones, 47,04% via leur ordinateur et 5,96% via leur tablette.
Il est à noter que le nombre d’utilisateurs Facebook en Tunisie est de 7 365 800, soit 66% de la population. Le nombre d’utilisateurs Facebook en Afrique est de 170 916 000 dont 62% sont des hommes et 38% de femmes.
Pour être parmi les entreprises qui avancent, Iheb Béji a précisé qu’il faut un travail collaboratif. Cela implique une révision de l’organisation de l’entreprise. « Aujourd’hui, nous avons un média électronique et écrit qui font du bon travail et essayent de résister face au digital« .
Toutefois, selon Iheb Béji les journaux papiers sont morts et ce, à cause du digital qui publie les informations en instantané.
Au cours du débat, plusieurs présents ont soulevé la difficulté de s’imposer face à Facebook ou les réseaux sociaux qui devancent la presse écrite en terme d’information.
Ces supports numériques proposent aux citoyens une information gratuite et instantanée multimédia.