De nos jours, on ne compte plus l’efficacité d’une armée par son nombre, mais plutôt par sa capacité à affronter les dangers qui guettent le pays au niveau humain (conflits, terrorisme) et naturel (catastrophes diverses). Le critère étant le large éventail de compétences qu’elle fournit dans tous les domaines afin d’être la protectrice de la nation. On a déjà vu des catastrophes naturelles parfois pires qu’un conflit et qui rendent l’État incapable de répondre aux besoins de la population. Ainsi, le concept d’armée de métier répond pleinement à ces défis et rend l’armée prête à y faire face de par la qualité des hommes formés dans presque tous les domaines afin qu’elle soit prête le jour J à intervenir efficacement.
Les métiers dans l’armée sont illimités ; ils vont de la formation professionnelle jusqu’aux hauts diplômés dans les disciplines universitaires. À la différence des formations classiques dans les armées régulières, ce n’est pas l’armée qui forme son personnel dans ses académies à la base, mais les recrutés sont déjà formés dans les circuits de l’enseignement secondaire et universitaire et sont choisis en conséquence pour intégrer l’armée. Bien entendu, ils doivent adopter leurs formations aux besoins et aux équipements de l’armée. Cela représente un gain de temps considérable pour l’armée que d’avoir un personnel formé dans les grandes écoles et surtout «prêt à l’emploi», ce qui allège considérablement l’armée du fardeau de la formation qui peut-être longue et coûteuse. Un autre avantage et non des moindres étant que le recruté ayant déjà un métier a pleinement travaillé dans le monde civil, contrairement à ceux formés dans les académies où le contact avec les civils est généralement limité. Tout cela procure à l’armée de métier la possibilité d’avoir un personnel ciblé et qui comblerait ses attentes dans des effectifs pleinement opérationnels en un temps record. Il y a juste à adapter les recrues aux entraînements physiques, à la rigueur militaire et surtout au respect de la hiérarchie.
L’armée de métier a besoin d’infirmiers, d’aides-soignants, de charpentiers, d’électriciens, de plombiers, de médecins, d’ingénieurs dans tous les domaines… En France, les trois armées Terre, Air et Mer font appel chaque année à plus de 400 métiers et recrutent plus de 20.000 nouveaux venus, sur un effectif total de près de 420.000. En tête des embauches, l’armée de Terre avec 13.000 jeunes par an, suivie par la Marine (3.000 engagements) puis l’armée de l’Air (2.000.)
C’est sur le dynamisme des jeunes recrues que repose largement la capacité opérationnelle des trois armées. D’où un renouvellement continu des engagés qui effectuent en moyenne 2 contrats de 5 ans avant de retourner à la vie civile. Les sapeurs-pompiers sont majoritairement volontaires. Le corps professionnel compte environ 50.000 personnes, fonctionnaires territoriaux ou militaires de l’armée de Terre, l’Administration emploie environ 70.000 civils.
L’armée de métier devient un support indispensable à l’État qui y fait appel aussi bien en temps de crise qu’au cas où des projets d’envergure doivent se faire au plus vite : catastrophes, calamités, génie civil, ponts et routes, protection du littoral, sauvetage, nourriture, abris, etc. En dépit du fait que son entretien soit coûteux, une armée de métier peut être le meilleur soutien et un partenaire stratégique pour l’État afin d’intervenir dans les délais requis pour soutenir un effort d’envergure, soit sécuritaire ou de secours.
F.C