La nature humaine n’est, ni bonne, ni mauvaise. Ce sont des facteurs divers qui sont à la base de toutes les formes de violence. On distingue plusieurs types de violence, dont la définition varie selon les époques, les milieux, les pays, les évolutions sociales et technologiques.
Selon divers dictionnaires, « la violence c’est l’utilisation de la force physique ou psychologique pour contraindre, dominer, causer des dommages ou même la mort. Elle implique des coups, des blessures, de la souffrance. Le mot violence vient du latin vis, qui désigne l’emploi de la force sans égard à la légitimité de son usage. »
Pour l’OMS, la violence c’est « l’utilisation intentionnelle de la force physique contre un groupe ou une communauté, qui entraîne un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès. » En fait, la violence prend plusieurs formes et atteint des degrés divers.
C’est ainsi que l’on distingue la violence contre les personnes avec des comportements de domination ou d’asservissement accompagnés de coups, de torture, de viol… Elle peut être verbale ou psychologique avec les injures, le harcèlement, la privation de droits ou de liberté.
La violence criminelle est souvent une violence pathologique avec des désordres mentaux. Elle a souvent des causes sociales, économiques, ou psychologiques, avec le crime spontané ou organisé qui atteint son sommet avec la Mafia et ses nombreuses autres appellations selon les pays.
Il y a ensuite la violence d’État qui s’octroie souvent un « monopole de la violence légitime » selon la célèbre définition de Max Weber pour exécuter les décisions de justice, assurer l’ordre public, ou en cas de guerre. Une violence qui peut dégénérer en terrorisme d’État allant jusqu’au génocide…
La violence politique regroupe tous les actes violents que leurs auteurs légitiment au nom d’un objectif politique. C’est le cas lors des révolutions et de la résistance à l’oppression, un droit à l’insurrection en quelque sorte. Pour Pierre Bourdieu, il y a une violence symbolique, qui désigne plusieurs sortes de violences : verbale qui est une première étape de passer à l’acte. Elle est invisible, institutionnelle, structurelle, face à laquelle les individus semblent impuissants, avec la domination d’un groupe sur un autre et la stigmatisation de populations, pouvant aller jusqu’à la création d’un bouc émissaire.
D’autres formes de violence voient le jour, dont la violence économique. Michel Onfray a posé le problème des injustices économiques telles que la précarité, la pauvreté, les inégalités, la mauvaise répartition des richesses…
Autre nouveauté : la cyber-violence qui consiste à publier des textes, des photos ou des vidéos afin de ridiculiser quelqu’un, l’intimider ou le terroriser. Près de 10% des vidéos publiées sur Youtube en 2010, soit 50 000 vidéos, sont des vidéos contenant de la cyber-violence.
Classement de la violence par pays
Un classement établi en 2011 donne une idée sur les pays considérés les plus en paix, les moins violents. Il a été établi par le magazine « The Economist » et un jury d’experts, ainsi que le Centre for Peace and Conflict Studies de l’Université de Sydney en Australie. On y retrouve en première position l’Islande, suivie par la Nouvelle-Zélande, le Japon et les pays nordiques, notamment le Danemark, la Finlande, le Norvège, mais aussi la République tchèque, l’Autriche, ou le Canada…
Le premier pays arabe dans cette liste est le Qatar qui est paradoxalement accusé par certains de financer le terrorisme. Il arrive à la 12e place. La Tunisie postrévolutionnaire se classe en 44e position, ce qui n’est pas mal au vu des événements que notre pays a vécu et auxquels il a survécu.
Les derniers pays en termes de violence sont, sans surprise, Israël à la 144e place, suivi par le Pakistan et la Russie. La palme d’or des pays les plus violents au monde revient à l’Afghanistan, au Soudan, à l’Irak et à la Somalie, 152e et bon dernier…
Parmi les facteurs utilisés pour ce classement, on trouve le niveau de violence et de délinquance intérieure et des facteurs concernant les relations internationales des pays, comme les dépenses militaires et les guerres. Le postulat est qu’un taux de criminalité bas, un faible nombre d’actes terroristes ou de manifestations violentes, des relations harmonieuses avec les pays voisins, une scène politique stable et une faible proportion de la population interne déplacée ou réfugiée peut être mis en relation avec le pacifisme d’un état.
Y.M.