La loi des Finances 2020 n’est pas encore adoptée et fait déjà des mécontents. Avant même son examen, annoncé pour ce dimanche, elle est décriée et plusieurs de ses mesures sont globalement rejetées.
L’application de la TVA sur les médicaments fait partie de ces mesures et les pharmaciens grossistes répartiteurs, menacés de faillite, selon leurs dires, montent au créneau et brandissent des menaces sérieuses. Premier mouvement attendu, une grève aux limites non encore décidées mais qui à coup sûr, pèsera lourd sur l’approvisionnement en médicaments.
Le mouvement de protestation de la corporation s’organise et une assemblée générale extraordinaire urgente est convoquée pour mercredi 18 décembre.
Cette convocation survient suite à une réunion du bureau de la chambre syndicale des pharmaciens grossistes répartiteurs relevant de l’UTICA.
Le bureau de la chambre syndicale appelle à la mobilisation générale considérant que « l’enjeu est grand, l’heure grave et la pérennité de la profession en jeu« .
Dans une copie de la convocation à cette assemblée extraordinaire dont Réalités Online a obtenu copie, la chambre souligne que vu les dernières nouvelles et les prises de position émanant du ministère des Finances qui campe sur ses positions quant à l’application de cette TVA, vu également, la traduction à des contrôles fiscaux approfondis de deux pharmaciens grossistes répartiteurs ainsi que la demande insistante du payement de la TVA cumulée durant les dernières années, le mobilisation est devenue indispensable et des actions doivent être menées pour défendre la profession et sa survie.
Il faut souligner que la question de cette TVA que les autorités veulent imposer sur les médicaments sans augmenter les prix de ces derniers ne date pas d’aujourd’hui. Elle a été décidée depuis 2016. Sauf que « c’est une mesure mort-née » affirme Ahmed Karray, pharmacien, Trésorier de la chambre Syndicale des pharmaciens grossistes répartiteurs, pour la simple raison qu’elle n’a jamais été respectée étant considérée inapplicable.
Il faut expliquer ici le rôle important dévolu au pharmacien grossiste répartiteur sans lequel il n’y aurait pas de médicaments dans les officines.
En effet, le pharmacien répartiteur est le maillon essentiel entre d’un côté, la pharmacie centrale et les industriels et de l’autre les officines et les cliniques privées.
C’est donc grâce à eux que l’on peut être servis en médicaments partout à travers la république.
Ahmed Karray nous précisera dans ce contexte, que les pharmaciens répartiteurs travaillent 7 jours sur 7 et 24h/24h.
« Le grossiste est le pharmacien des pharmaciens », précise-t-il tout en soulignant que les autorités sont informées du rejet de cette mesure qui, au cas où elle entre en vigueur signifie ml’arrêt de mort de l’activité de pharmacien grossiste répartiteur.
Rappelons qu’en 2016, à peu près à la même période de l’année, c’est à dire au mois de décembre, une grève de trois jours avait été observée. La contestation portait sur l’article 21 de la loi de Finances 2017 mais également sur la demande par le ministère des Finances aux grossistes répartiteurs de reverser à l’Etat la TVA sur les bénéfices déjà prévue par la LF 2016.
Si la décision sur la durée de la grève n’a pas encore été fixée, il est facile d’imaginer que l’action contestataire des grossistes répartiteurs se concrétisera par l’arrêt des livraisons de médicaments. Il est clair que au vu de la marge bénéficiaire des grossistes répartiteurs et du taux de TVA que la loi de finances tend à imposer, « il ne reste aux grossistes qu’à fermer boutique« , souligne Karray.
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