Les jeunes de la ville de Rafraf relevant du gouvernorat de Bizerte ont observé vendredi 30 juin 2017 des rassemblements devant la municipalité en signe de protestation contre la marginalisation dont ils font l’objet et le manque d’espaces culturels et de loisirs dans la région. Des portraits de l’ancien président de la République Zine Al Abidine Ben Ali ont été collés sur les murs des différentes institutions publiques de la ville en signe de preotestation. On cherche à travers ces photos à passer un message de désespoir et de manque de confiance en les actuels responsables.
Contacté par Réalités Online, Ghazi Azzabi, militant de la société civile dans la région, a indiqué que les jeunes de la région ont manifesté leur colère contre la politique de négligence adoptée à leur encontre par les autorités régionales. Il a expliqué que l’ensemble des associations de la région ont été privées d’exploiter un petit espace sur la plage de RafRaf dans le but d’organiser leurs activités sportives et culturelles pendant la saison estivale (des ateliers de dessin, de jeux d’échecs, de sculpture de sable, des parties de foot etc.)
Le secrétaire général du Club de Football à Rafraf a ajouté que les composantes de la société civile dans la région ont eu récemment un accord verbal de la part des autorités régionales les autorisant à exploiter un espace de quelques mètres carrés sur la plage. Toutefois, les travaux d’aménagement de cet espace ont été suspendus mercredi dernier après l’intervention des unités de la garde nationale. On leur a expliqué que ce même espace avait été accordé à l’un des « commerçants » dans la région afin d’y installer son projet à caractère commercial. Les jeunes de la petite ville ont exprimé leur étonnement de voir les autorités les priver du droit le plus fondamental. « Les côtes de RafRaf s’étalent sur plus de 5 kilomètres. On n’a accordé à ses jeunes que quelques mètres carrés (30 m2) pour en profiter pendant l’été. La région a été depuis toujours marginalisée et souffre d’un manque terrible d’espaces de loisirs. Après la chute de Ben Ali on s’attendait à ce que la situation des jeunes s’améliore. Toutefois,rien n’a été décidé jusqu’à ce jour en faveur de cette classe sociale,« a-t-il expliqué. Il a dans ce contexte appelé les autorités à intervenir afin de restituer l’espace « spolié » au profit des jeunes et enfants de la région.