Les points que Kaïs Saïed aurait dû (ou pu) aborder lors de la conférence de presse

La conférence de presse tenue à l’issue de l’entretien entre le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, et le président français Emmanuel Macron, nous a laissés sur notre faim. Premier constat : le président tunisien a été bien plus évasif que son homologue français. Sur la question libyenne, Kaïs Saïed n’a pas été très long. Il a rappelé l’importance d’une solution libyo-libyenne. « La Tunisie n’acceptera pas la division de la Libye. Diviser le pays constituera un danger pour toute la région. Nous sommes favorables à un cessez-le-feu immédiat et nous rejetons toute intervention étrangère », a-t-il souligné.
C’était sa seule déclaration claire, sachant que le reste était des références historiques ou des rappels des conventions internationales. En fait, nous nous attendions à des déclarations plus fermes de la part de Kaïs Saïed au sujet de l’intervention de la Turquie en Libye.
Emmanuel Macron a été plus expressif que Kaïs Saïed sur ce point, puisqu’il a clairement qualifié l’intervention turque de dangereuse. Dans tous les cas, la conférence de presse a constitué, tout de même, un point positif dans la mesure où la Tunisie et la France semblent avoir adopté une position commune sur le dossier libyen, portant sur une solution purement libyenne et rejetant toute intervention étrangère. Toutefois, la Tunisie doit pouvoir faire prévaloir ses intérêts, comme le font tous les pays, et elle doit réaffirmer l’importance qu’il y a à sauvegarder sa sécurité. Chose que Kaïs Saïed n’a pas vraiment fait.
Par ailleurs, nous nous attendions à ce que les deux présidents de la République reviennent sur les questions économiques et sanitaires, qui ont sans doute été abordées lors de l’entretien qu’ils avaient eu. Mais bien entendu, on ne manquera pas d’en savoir davantage lors de la seconde journée de la visite de travail de Kaïs Saïed en France.
A suivre.

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