La tragédie qui a coûté la vie à 11 nourrissons continue de faire couler de l’encre. Depuis ce dimanche matin, plusieurs informations circulent au sujet de l’augmentation du nombre de victimes. Outre certains sites et pages Facebook, des hommes politiques ont ajouté leur piment à cette sauce explosive. Abdelaziz Kotti, dirigeant au sein de Nidaa Tounes, a évoqué ce dimanche des informations « sûres » relatives au décès de 17 nouveaux-nés. 90 autres se trouveraient aux soins intensifs et ils seraient entre la vie et la mort.
Le secrétaire général-adjoint de l’Union Générale tunisienne du Travail (UGTT), Bouali Mbarki, a lui aussi évoqué cette éventualité, affirmant disposer d’informations relatives à de nouveaux-nés dans un état critique.
Côté officiel, on tente tant bien que mal de démentir ces informations. Le premier démenti a été évoqué par le directeur de la protection de la santé au sein du ministère de la Santé, Mohamed Rabhi, sur Jawhara FM. Il a assuré qu’il n’y avait « que » 11 morts. Comme si cela suffisait pour apaiser la peine des familles. Un seul décès est déjà de trop ! Le second démenti vient de la nouvelle ministre intérimaire de la Santé, Sonia Becheikh. Celle-ci a confirmé que « seuls » 11 nourrissons sont morts, alors que certains parlent de 80 et de 90 dans un état critique.
Ce qui est certain, par ailleurs, c’est que la récupération politique n’est pas absente. On l’a vu avec Nidaa Tounes et son communiqué indécent. Nous avons, aussi, Yassine Ayari, Bouali Mbarki, Abdelaziz Kotti, Karim Helali, Abir Moussi, et bien d’autres.
Il est clair que l’hôpital de La Rabta a une grande part de responsabilité. Une seule mort est d’ores et déjà de trop. Le ministère de la santé aussi, sans parler de la directrice générale de la Santé, Nabiha Falfoul Borsali, qui a maladroitement défendu le personnel de l’hôpital au sujet des cartons contenant les corps sans vie. Le flou règne encore sur cette tragédie nationale. Espérons, au moins, que les enquêtes qui ont été ouvertes sont assez sérieuses pour lever le voile sur ce drame et dire toute la vérité afin d’apporter un semblant d’apaisement au cœur des familles.
Fakhri Khlissa