Les raisons de la réduction de moitié de l’emprunt obligataire

La Tunisie a pu lever près de 500 millions d’Euros seulement d’un emprunt obligataire qui devait rapporter bien plus que cela soit environ 867 millions d’Euros l’équivalent d’un million de dollars.
Au-delà des taux d’intérêts élevés exigés par les investisseurs, la raison principale de la non obtention de la totalité du montant s’explique notamment par la dernière évaluation de l’agence de notation Moody’s à B2 avec perspectives négatives au lieu des perspectives stables précédemment.  Ce qui laisse penser à une nouvelle baisse de la notation. S’ajoute à cela le mauvais choix de la date de signature de l’accord sur l’augmentation salariale du secteur public qui bénéficie d’un important soutien de l’Etat mais surtout qui annonce une augmentation prévisible des salaires dans la fonction publique ce qui n’est pas sans laisser penser que plusieurs hypothèses de la loi de finances 2019 sont fausses.
Autre élément et non de moindre importance qui a joué en défaveur de la Tunisie lors de cette sortie et qui a été également à l’origine de cette baisse de moitié du montant levé, les informations à propos d’un remaniement ministériel qui confirme l’absence de stabilité politique dans le pays. Plus encore, ce remaniement va concerner le ministère directement concerné par cette opération. Il s’agit du ministère des finances et ce n’est pas la présence du gouverneur de la banque centrale qui va rassurer les investisseurs. Là encore on peut considérer que cette sortie a été hasardeuse malgré son urgence et les besoins du pays en financements.

Des conditions difficiles
Il faut toutefois rappeler ou revenir à la question des conditions imposées par les investisseurs pour permettre à la Tunisie de mobiliser ces 500 millions d’Euros. Il faut reconnaître qu’ils sont difficiles dans la mesure où le taux d’intérêt a gagné un point en plus, 6,75% au lieu des 5,75% de l’année dernières alors que la période de remboursement a enregistré une réduction de deux années, soit 5 ans au lieu de 7 auparavant.
Ceci s’explique par la chute de la marge de confiance des investisseurs en l’économie nationale malgré leur disposition à accorder à la Tunisie de plus importants financements.
Ce manque de confiance s’explique par les raisons citées ci-haut sans oublier les indicateurs négatifs de l’économie notamment en matière de déficit commercial et la régression des réserves en devises. Des indicateurs sur lesquels se basent les instances internationales  et les investisseurs pour accorder des prêts à la Tunisie.
Telles sont les lectures de deux éminents experts économiques, Bassem Enneifer et Ridha Chekandali sur Express FM.

 

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