Le Réseau euro-méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH) a présenté la semaine dernière, lors d’une conférence à l’Hôtel El Mechtel de Tunis, un nouveau projet portant sur la «Mobilisation de la société civile dans le suivi des relations Tunisie-Union européenne». Présentation.
14 Janvier 2011. La Révolution triomphe en Tunisie et le nombre d’associations tunisiennes créées connaît un véritable boom. Depuis cette date, des négociations ont eu lieu dans le cadre des relations qui lient la Tunisie à l’Union européenne et ont abouti à la conclusion d’un Plan d’action 2013-2017. Un cadre dans lequel la société civile «légitime par ses efforts quotidiens sur le terrain et forte de sa connaissance des revendications de la société, a un rôle important à jouer en tant que force de proposition», précise le Réseau euro-méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH), organisation qui a pour vocation d’accompagner l’émergence de la société civile tunisienne avec une attention particulière consacrée aux femmes, aux jeunes et aux régions défavorisées et qui est porteur du projet. Historiquement, la Tunisie a été le premier pays méditerranéen à signer un Accord d’association avec l’Union européenne en juillet 1995. Au lendemain de la Révolution, la relance des relations entre la Tunisie et l’UE, notamment dans le cadre de la politique européenne de voisinage (PEV), a abouti à la conclusion d’un Partenariat privilégié lors du Conseil d’association en date du 19 novembre 2012.
«Accompagner les acteurs associatifs»
Partant du constat que beaucoup d’associations ne sont pas encore suffisamment outillées sur certaines questions, notamment celles relatives aux instruments et techniques de plaidoyer, le Réseau euro-méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH) a initié un projet d’appui à la société civile, baptisé «Mobilisation de la société civile dans le suivi des relations entre la Tunisie et l’UE», qui a été présenté la semaine dernière à l’hôtel Mechtel à Tunis. Objectif ? Accompagner les acteurs associatifs et les grandes composantes de la société civile en renforçant leurs capacités. Ce nouveau programme permettra ainsi de favoriser leur implication et leur participation par une meilleure utilisation du cadre institutionnel des relations UE-Tunisie. Cela créera à long terme «une relation tripartite sur quatre thématiques jugées essentielles pour la transition démocratique», précise le REMDH. Axé autour de quatre grandes thématiques — les Droits des femmes, la Justice, la migration et la mobilité et les droits économiques et sociaux — le projet réunit un certain nombre de personnalités de la société civile, artistes, journalistes, experts, syndicalistes et associations.
«Combler les lacunes en matière de dialogue»
Mme Laura Baeza, ambassadeur Chef de la délégation de l’Union européenne en Tunisie, a souligné, lors de l’inauguration de cette manifestation, l’importance de ce projet «stratégique» qui «encourage la participation de la société civile dans la prise en charge des défis économiques et sociaux». «Ce projet a pour grande mission de combler les lacunes en matière de dialogue entre les deux entités, notamment sur la question des Droits de l’Homme. Nous voulions l’existence d’un partenariat sérieux entre les composantes de la société civile pour davantage de résultats concrets», ajoute M. Ramy Salhi, Directeur du bureau Maghreb du REMDH, lors de la conférence de lancement du projet. Un représentant du ministère des Affaires étrangères tunisien, M. Mongi Hamdi, déclare lors du colloque «Ce programme vient renforcer l’approche inclusive des avancées sociales du pays. (…) La société civile est à la fois l’oreille et la voix de toute la Tunisie».
Pour mettre en place concrètement ces actions, le REMDH va utiliser une plate-forme «organisée en quatre groupes de travail composés de représentants des associations les plus actives sur chacune des thématiques visées». Des échanges seront organisés, ainsi qu’un renforcement des capacités, notamment en matière de communication et plus particulièrement des mécanismes de plaidoyer dans le cadre des relations UE-Tunisie.
Céline Masfrand