C’est un trouble qui affecte l’ensemble des services de renseignements des États-Unis. Comme l’indique le quotidien britannique The Guardian, plus de 200 responsables issus de la CIA, du FBI mais aussi du département d’État et du Conseil de sécurité nationale ont été ces dernières années touchés par une maladie cérébrale qui a irrémédiablement impacté leurs capacités. La mystérieuse maladie en question, plus communément appelée « syndrome de La Havane », se caractérise par de multiples symptômes comme des étourdissements, de l’anxiété, des troubles visuels et cognitifs, des nausées et des maux de tête. Si les prémices du phénomène ont été identifiées à Cuba, en 2016, des agents basés dans le monde entier, notamment à Vienne, Berlin, Moscou, Bogota et Taïwan, ont depuis été touchés.
Après que certaines victimes se sont publiquement plaintes de ne pas être prises suffisamment au sérieux par les autorités américaines, le FBI a récemment admis qu’il avait averti son personnel sur les contours de cette maladie, qu’il qualifie d’« incidents de santé anormaux », ainsi que des aides dont elles disposent pour y faire face. Le département d’État, la CIA et le Pentagone ont chacun lancé des enquêtes pour mieux connaître l’ampleur du « syndrome de La Havane » dans leurs services, mais n’ont pas encore tiré de conclusions.
*Des ondes radio pourraient être à l’origine des symptômes
En 2020, un rapport de l’Académie nationale des sciences avait alerté sur le fait que les blessures générées étaient très probablement causées par « une énergie dirigée d’ondes radio », laissant entendre qu’une arme technologique pourrait être à l’origine d’attaques contre des responsables du gouvernement américain. Cette thèse a néanmoins été remise en cause par certains scientifiques, qui jugent improbable une cause commune pour tous les cas signalés.
Face à la hausse du nombre de cas, le président américain, Joe Biden, a signé début octobre une loi sur la prise en charge financière et médicale des employés du gouvernement américain victimes du « syndrome de La Havane ». Le chef d’État avait alors précisé que certains diplomates, militaires ou agents du renseignement présentaient « des séquelles neurologiques invalidantes ». Son prédécesseur à la Maison-Blanche, Donald Trump, avait quant à lui décidé de faire rapatrier dès 2017 la majorité de son personnel diplomatique de Cuba, ainsi que leurs familles, qui se plaignaient de malaises persistants.
(AFP)