Après Ennahdha, l'opposition tunisienne, la France et l'Union Européenne (UE), c'est au tour des Frères Musulmans de réagir à l'arrestation de Rached Ghannouchi, chef du parti d'Ennahdha. L'organisation controversée a dénoncé "une arrestation politique" ce mardi 18 avril 2023.
Elle considère, dans cette même optique, que cette mesure s'inscrit dans le cadre d'une opération plus large qui vise à exclure les opposants en les accusant à tort. "Les sages de la nation doivent intervenir afin de libérer Rached Ghannouchi, compte tenu de sa place sur le plan intellectuelle et politique dans le monde musulman […]", lit-on dans le communiqué des Frères Musulmans.
Cette réaction est prévisible de la part d'une organisation qui a toujours entretenu des liens, parfois secrets, avec Ennahdha. Une réaction qui provient, rappelons-le aussi, d'une organisation classée comme "terroriste".
Mais il y a plus grave. Que voulait-elle dire par "les sages de la nation doivent intervenir afin de libérer Rached Ghannouchi" ? Cela sonne comme une violation grave de la souveraineté nationale de la part d'un groupe douteux. Cela sonne même comme un appel aux affrontements. De tels propos laissent libre cours aux interprétations hasardeuses et, dans le pire des cas, à la violence…
F. K