Les Schizo-Frères, de Hatem Belhaj : plus efficace qu’un antidépresseur !

 

C'est à El Théatro, que Hatem Belhaj, notre journaliste aux différentes casquettes dont on se rappellera toujours son premier grand succès «  Choufli Hal » nous a  proposé  sa dernière création, «Les Schizo-Frères». On est tout de suite pris de court entre crise psychologique, crise de foi,  crise financière ou crise tout court.  Dans cette Tunisie post révolutionnaire dans toutes ses contradictions, deux comédiens Issam Ayari et Aymen Mejri  ont mis à nu cinq personnages et cinq thématiques.
 
 Ils ont joué la cherté de la vie,  qui frappe aussi bien « les nouveaux riches » que « anciens pauvres »,  « Les larmes de destruction massives » d’une schizo-sœur qui fait le voyeurisme des schizo-téléspectateurs, dans une médiocre téléréalité, «Celui qui danse avec les maux» : au nom des libertés, pour tout se permettre ou encore  l’ivrogne « saoul » au monde,  dont l’erreur s’avère exacte parce qu’il s’est trompé !  Les transitions entre différents actes ont été magnifiquement chantées par la belle rouquine Chaima Mahmoud, parodiant des airs connus collant si bien à chaque personnage. 

Une réflexion drôle et stimulante plus efficace qu’un antidépresseur.

Le scénariste a travaillé un jeu séduisant, fait de personnages-miroirs avec des êtres attachants. Une interprétation de qualité et du talent à revendre. Les acteurs plein de vie et de couleur se sont donnés à fond à faire rire à gorge déployée. Dès les premières minutes, on retrouve avec bonheur l’humour incisif du scénariste. On commence par sourire,  très vite les sourires se transforment en éclats de rire puis  en vagues de fous rires.

Hatem Belhaj parvient toujours avec un humour propre à lui à mettre le doigt où ça fait mal avec une grande finesse, si bien qu’une scène peut vous mettre une boule dans la gorge et vous faire éclater de rire quelques répliques plus loin avec beaucoup d’humanité et d’humour. Un grand moment de détente jubilatoire qui a beaucoup amusé un public jeune et moins jeune.

Une présentation captivante du lever jusqu’au « coucher » du rideau.  Une seule fausse note : l’intonation  qui eut lieu en pleine représentation ! Heureusement, il s’agissait d’une explosion… de rire !

Un spectacle à voir ou à revoir !

 Nadia Ayadi

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