Ils ont marre d’attendre et de continuer à être les cibles d’agressions verbales et physiques. Ils lancent un nouveau cri de colère contre la passivité d’une administration et d’un pouvoir qui n’arrêtent pas de compter les morts parmi ce corps dont le seul tort est de défendre les citoyens, le pays et de maintenir l’ordre. Ils, ce sont ces policiers qui viennent d’inhumer un des leurs, brûlé vif par des assaillants acharnés avec trois autres de ses collègues.
C’est cette colère que le Syndicat des fonctionnaires de la direction générale des unités d’intervention (SFDGUI) et le Syndicat national des forces de sécurité intérieure viennent d’exprimer.
Suite à une réunion d’urgence, de son bureau exécutif, le SFDGUI a décidé l’organisation d’une manifestation le 8 juillet prochain à la place du gouvernement à la Kasbah pour contester l’absence de volonté d’accélérer l’examen et la promulgation de la loi sur la protection des agents de sécurité.
Cette manifestation a également pour objectif d’avertir les autorités politiques contre la recrudescence des agressions dont les policiers sont devenus la cible. Une autre manifestation aura lieu deux jours avant, le 6 juillet, devant l’ARP pour rappeler aux députés leur responsabilité.
Le président de la commission de la législation générale à l’ARP, dira que le projet de loi relatif aux agressions contre les agents de sécurité et les postes de sécurité sera bientôt examiné par la commission sans précision aucune d’une date. Dans une déclaration à Réalités Online, il avancera que « le projet de loi devrait être examiné au sein de la commission de la législation générale après la loi sur la réconciliation économique ».
Une déclaration qui intervient quelques jours après le tragique assassinat du sécuritaire Mejdi Hajlaoui à Sidi Bouzid, lors d’une bagarre qu’il avait tenté de calmer avec ses frères d’armes et durant laquelle ils ont été pris au dépourvu par des assaillants déchaînés.
Et c’est justement pour cette raison que le syndicat exige de l’autorité de tutelle de jeter la lumière sur les raisons qui ont fait qu’un conflit tribal entre des citoyens suite au meurtre d’un des leurs tourne en une agression au cocktail molotov contre le véhicule des agents de l’ordre.
Ce crime odieux – un de plus il faut le reconnaître – n’a pas été sans faire réagir le Chef du gouvernement.
Dans un post Youssef Chahed a rendu hommage à tous les martyrs de la Tunisie dont le capitaine Mejdi Hajlaoui.
Le chef du gouvernement a écrit qu’« en ce jour de l’Aïd Al Fitr, je prie pour que Dieu entoure de toute sa miséricorde les martyrs de la nation qui se sont sacrifiés pour la Tunisie et son intégrité et sacrifié leurs vies pour sa paix et sa sécurité, et parmi eux le martyr Mejdi Hajlaoui tombé alors qu’il accomplissait son devoir au service de la Tunisie et des Tunisiens » et d’ajouter « nous nous engageons devant Dieu et devant les tunisiens à faire payer les responsables de ce crime odieux ».
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