Les sept moteurs de la croissance sont en panne!

La persistance de la crise politique et l’intensité de la tension sociale ajoutées à la récente montée en puissance du terrorisme font que les sept moteurs de la croissance en Tunisie sont en panne.
Voyons tout d’abord de quels moteurs il s’agit avant d’analyser avec plus de précision à quel point et pourquoi ils sont au point mort.
L’investissement, la consommation, les exportations, la productivité, l’inflation, les déficits du Budget et de la balance commerciale ainsi que le taux d’endettement extérieur.
Il n’y a dans notre pays, depuis début 2011, aucun plan de développement économique et social ni de stratégie de croissance à moyen terme. C’est historique, depuis 53 ans.
On ne sait pas où l’on va, il n’y a pas de gouvernance économique ni de références ou de prévisions crédibles.
“L’économique” a été pris en otage par les politiques qui n’ont aucune conscience de la gravité de la crise économique et financière qui sévit dans le pays, obnubilés par les tiraillements provoqués par leurs intérêts partisans aux dépens de l’intérêt supérieur de la nation.
L’année 2011 a coûté en termes de croissance 75 milliards de dinars de pertes à notre économie. En effet, 70% de notre PIB ont été perdus si l’on ajoute les 5% de croissance moyenne sur le long terme des années 2010 au 1,9% de décroissance enregistrées en 2011.
Ce qui explique la lenteur et la reprise relative de la croissance économique des années 2012 et 2013. Celles-ci sont dues en fait au dynamisme de certains secteurs comme le tourisme, les industries mécaniques et électriques ou encore les services comme le transport et le commerce.
L’investissement a subi un coup de frein brutal. En effet, il y a eu la fermeture de 400 entreprises, dont 200 entreprises étrangères et la perte de 140.000 emplois, ce qui prouve que l’investissement, qu’il soit extérieur ou national, est en panne de longue durée.
En effet, les investisseurs ne peuvent assumer, en plus du risque économique inhérent à la réussite de leur propre projet, le risque politique et sécuritaire en assurant la promotion de leurs projets dans un climat de haute tension politique, d’incertitudes relatives à l’agenda politique avec des menaces terroristes qui pèsent sur différentes régions du pays.
La coïncidence pernicieuse entre la flambée de l’inflation et le ralentissement de la croissance font que la consommation interne subit le contrecoup de la dégradation du pouvoir d’achat de la population laborieuse, notamment celui de la classe moyenne qui constitue le noyau dur de la consommation nationale. En conséquence, celle-ci ne peut constituer un moteur puissant pour entraîner la croissance du PIB même si les augmentations salariales enregistrées sont loin d’être négligeables.
L’exportation connaît des piétinements malgré l’avantage procuré par la “dégringolade” du taux de change du dinar, à cause de la crise financière de la zone euro depuis 2008. Celle-ci, il faut le dire, concentre 75 à 80% de nos exportations. Il y a lieu de reconnaître tout de même que nos exportateurs multiplient les efforts dans certains secteurs comme le textile-habillement, le “cuir et chaussures” ainsi que les industries mécaniques et électriques pour assurer une certaine résilience de la compétitivité de nos produits et de la constance de nos marchés traditionnels.
Selon M. Chedli Ayari, gouverneur de la BCT, il y a quatre lignes rouges qui sont le taux de déficit du Budget, qui a atteint 7% en 2013, le déficit courant de la balance commerciale, qui est de l’ordre de 8% du PIB, tandis que le taux d’endettement extérieur de l’État approche dangereusement des 50%, alors que le taux de l’inflation se stabilise à un niveau élevé soit 6%.
Il y a quand même des lueurs d’espoir dans cette morosité, qui sont des indices à ne pas perdre de vue dès que les moteurs de la croissance se remettront en ordre de marche. Tout d’abord la résilience de l’économie tunisienne durant la période qui a suivi la déclenchement de la Révolution, concrétisée pour une amélioration des indicateurs du tourisme à la persistance des performances des exportations de certains de nos produits traditionnels comme les produits agroalimentaires, le textile-habillement, le cuir et les chaussures ainsi que les industries mécaniques et électriques.

Don de 15 MD à la BFPME : financement de 300 promoteurs
Le fonds Qatari QFF vient de signer un accord avec la BFPME pour l’octroi d’un crédit à 0% de taux d’intérêt destiné à constituer les fonds propres de 300 promoteurs d’entreprises dont une bonne partie ont obtenu déjà l’accord de crédit de la banque. Ces projets étaient bloqués faute de fonds propres.
Ils permettraient de créer 6000 emplois directs et 18.000 indirects selon les études. Les crédits à accorder aux promoteurs feront l’objet d’un remboursement à la BFPME.
Ce crédit est remboursable en cinq ans avec un délai de grâce de deux ans. En fait ce crédit ne fera pas l’objet d’un remboursement à la QFF, mais servira à accorder des crédits à d’autres promoteurs.
Jusqu’à concurrence de 240.000D les crédits sont accordés aux promoteurs sans garantie.      

Production et exportation de dattes
La production de dattes pour la campagne 2013-2014 a été évaluée sur pied par les services officiels à 199.000 tonnes environ, soit une augmentation de 3,5% par rapport à l’an dernier. La variété Deglet Ennour, la plus cotée sur les marchés, atteindra 141.000 tonnes soit une progression de 4,3% par rapport à 2012-2013. La progression par rapport à la moyenne des trois dernières années est de l’ordre de 7%.
Les exportations de dattes, toutes variétés confondues, ont progressé de leur côté de 7,2% et ont atteint 103.000 tonnes pour les neuf premier mois de l’année. Exprimées en valeur, ces exportations ont atteint 362 MD soit 9% de plus que celles enregistrées une année auparavant. Le volume de Deglet Ennour a atteint 84.000 tonnes en 2012-2013 alors que les dattes biologiques ont atteint 12.000 tonnes.

Partenariat TUNISAIR-Lignes africaines (Libye)
TUNISAIR a conclu une convention de partenariat avec la compagnie libyenne “Les lignes africaines” comportant plusieurs volets.
TUNISAIR loue à la compagnie libyenne un Airbus A319 qui lui permettra de desservir des aéroports européens, car les avions libyens sont sous embargo sécuritaire en Europe.
En contrepartie, la compagnie libyenne loue à TUNISAIR trois Airbus A320 destinés à renforcer la flotte de TUNISAIR durant les périodes de pointe qui correspondent à la saison estivale : tourisme et retour en vacances des TRE.
La compagnie libyenne louera également à la compagnie nationale trois Airbus A330 (long courrier) à partir de juin 2014 afin de permettre à TUNISAIR d’assurer la desserte sans escale de la Chine et de Montréal, vu le report de livraison des trois A330-200 commandés au constructeur Airbus. En effet, TUNISAIR a prévu de renforcer ses dessertes sur Dubaï, Jeddah (OMRA) et la Russie, vu l’engouement touristique de la destination Tunisie par les touristes russes. Il faut dire que TUNISAIR doit veiller au renouvellement de sa flotte vieillissante et faire face à la mise à la “retraite” de deux Airbus A300 (gros porteurs) et de deux Boeing A737-600. Il a été décidé également de créer une société commune aux deux compagnies pour centraliser les achats et assurer la maintenance des avions.
La compagnie libyenne participera à concurrence de 15% au financement de l’achat d’un simulateur de vol A350 pour la formation des pilotes.

Session de formation «suivi et évaluation d’un projet dans le domaine de la santé sexuelle et de la reproduction»
L’Office national de la famille et de la population (ONFP) a organisé, le 4 novembre 2013, à son siège social, sis au centre urbain nord, la cérémonie d’ouverture de la session de formation internationale organisée en collaboration avec l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) sur le «suivi et l’évaluation d’un projet dans le domaine de la santé sexuelle et de la reproduction.»
Cette session de formation, qui se tient du 4 au 15 novembre 2013, s’inscrit dans le cadre d’un programme de formation mis en œuvre par l’ONFP suite à un accord de coopération triangulaire avec la JICA, au profit des pays africains francophones.
17 participants venant du Bénin, du Burkina Faso, du Burundi, du Djibouti, des Iles Comores, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal et du Tchad prendront part à cette session de formation afin de renforcer leurs connaissances et leurs compétences en matière de gestion, leur permettant de mettre en place un système de suivi et d’évaluation dans la gestion des projets dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive.
Les participants prendront également connaissance au cours de cette formation de l’organisation et du fonctionnement du système sanitaire régional et notamment de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation des programmes de santé sexuelle et de la reproduction, suite aux stages pratiques au sein des délégations régionales de l’ONFP de Sousse et de Monastir.                                                                                                                                                                                                         
                                                                                                                                                                            Ridha Lahmar

 

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