Selon les déclarations de Adnan Ben Salah, président du groupement transport de la CONECT, toutes les sociétés de transport public en commun de voyageurs dans le Grand Tunis sont dans un état de faillite potentielle.
Lorsqu’elles sont des sociétés nationales comme la TRANSTU, elles survivent grâce aux subventions étatiques mais lorsqu’elles sont privées, elles luttent pendant quelques années pour protéger les emplois tout en essayant de trouver des solutions mais finiront par mettre la clé sous le paillasson.
Il faut dire que, pour combler les défaillances de la TRANSTU en matière de qualité, de densité des lignes et de fréquence des dessertes de transport dans le Grand Tunis, le ministère du Transport avait accordé des concessions à certains investisseurs privés, moyennant un cahier des charges et suite à un appel d’offres, contre paiement en monnaie sonnante et trébuchante.
Cela implique le respect des tarifs et des circuits précis, la régularité des fréquences et la disponibilité d’un parc de bus donné.
Cependant, les données ont changé avec le temps : prix du carburant, coût de la main-d’œuvre, coût du parc-bus et ont engendré une inflation mais également l’apparition de certains facteurs qui ont eu un impact négatif sur les recettes : création d’un statut et octroi d’agréments sur toutes les destinations de banlieue à des taxis collectifs qui ont provoqué une concurrence sévère.
Le nombre de taxis dans le Grand Tunis s’est accru pour atteindre 15.000, sans compter les clandestins. Du coup la rentabilité a pris un coup terrible : la TUS a arrêté ses activités fin février, la TUT est en difficulté et TCV tient encore le coup. Mille emplois sont menacés, outre le transport quotidien de plusieurs dizaines de milliers de passagers.