Les terroristes, eux, ne font pas grève

Il est désespérant de constater que dans notre pays une seule profession n’a pas de revendication salariale particulière et ne se met pas en grève pour 20 dinars de plus sur son bulletin de paie. Tout le monde aura compris qu’il s’agit de celle des terroristes. Ces derniers s’acquittent de leur tâche avec dévouement et une grande régularité que les derniers attentats de Sousse ne font que confirmer. Pourtant, aucune centrale syndicale ne les soutient et ne s’est faite le porte-parole de leurs conditions de travail difficiles et des risques qu’ils prennent au quotidien. Face à une corporation déterminée et disciplinée que trouve-t-on ? Un peuple qui confond démocratie et gabegie et qui se passionne pour la moindre prise de bec entre politiciens et journaleux. Un peuple rongé par la cupidité et qui ne soucie que de son intérêt personnel au détriment de ceux de la collectivité. Une classe politique obsédée par l’exposition médiatique et ses petits avantages en nature. Des syndicats dénués de tout sens de la mesure et qui ne s’épanouissent que dans la surenchère et l’outrance. Un gouvernement lent à la détente et manquant d’assurance. En somme, les terroristes ont la voie totalement libre pour poursuivre leur marche macabre et pour enfoncer le pays dans la mélasse. De quelle guerre contre le terrorisme parle-t-on quand nous ne sommes même pas capables de décréter la mobilisation générale ? Au lieu de resserrer nos rangs, de mettre en veilleuse nos querelles mesquines et de renoncer à nos intérêts égoïstes nous nous ingénions depuis plus de 4 ans à nous diviser entre laïcs et religieux, Rcdistes et révolutionnaires, sudistes et nordistes. Sans probablement le vouloir, nous avons fait le lit du terrorisme qui, de tout temps, prospère dans les nations fragiles et divisées. Aujourd’hui, de Bardo à Sousse, nous payons tous le prix de notre absence de cohésion et de notre déficit patriotique. L’heure des choix vitaux a largement sonné : soit nous continuons à nous disputer sur la confiscation, le Conseil supérieur de la magistrature, la justice transitionnelle et toutes sortes d’autres fadaises soit nous réalisons, enfin , que notre nation est en danger de mort en nous dressant comme un seul homme contre cette vermine qui a juré notre perte

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