Les terroristes frappent encore

Les terroristes ont attendu l’approche du mois de Ramadan pour frapper encore, en deux endroits différents du pays. Lundi quatre gendarmes ont été tués lors de deux confrontations avec des terroristes respectivement à Sidi Ali Ben Aoun (centre-ouest) et la deuxième à Ghadimaou au Nord Ouest. Le ministère de l’Intérieur a attribué ces opérations à la brigade Okba Ibn Nafaa, groupe terroriste, lié à Al-Qaïda et responsable de nombreuses attaques contre les forces de sécurité. Par ailleurs, mardi le groupe djihadiste de l’Etat islamique (Daech) a, selon France Info, revendiqué cette attaque.
En voulant tendre, lundi 15 juin, une embuscade à deux terroristes à Sidi Ali Ben Aoun suite à des informations disant que les terroristes allaient mener une opération, la Garde nationale a essuyé des tirs nourris qui se sont soldés, dans un premier temps, par la mort de deux agents. Dans leur fuite, les terroristes ont tué un troisième agent qui se rendait à son travail. A la suite de quoi, ils ont été pris en chasse par une unité d’élite de la gendarmerie. L’un des deux terroristes a été tué, le deuxième a été grièvement blessé et arrêté.
Douze personnes, dont huit civils, ont été blessés au cours de cette attaque.
Quelques heures après cette attaque, un autre gendarme a été tué et quatre autres ont été blessés par un autre groupe terroriste à Ghardimaou, à Jendouba. Il est à signaler qu’une vaste opération de ratissage est actuellement engagée par la Garde nationale et l’Armée à la poursuite de ces groupes.

Il fallait s’y attendre, l’approche du mois de Ramadan en Tunisie est devenue synonyme de recrudescence des risques terroristes. En dépit de tous les efforts déployés par les forces de sécurité et les unités de l’armée nationale qui ont marqué de nombreux points ces derniers temps, ce qui s’est produit le 15 juin dernier était difficilement évitable. Encore une fois, ces attaques prennent pour cible les forces de sécurité, notamment la Garde nationale. Le message des terroristes est on ne peut plus clair. La détermination des Tunisiens et leur mobilisation autour de l’institution de l’institution de la sécurité et de la défense est encore plus grande.
A Sidi Ali Ben Aoun et Ghardimaou, du Centre au Nord Ouest du pays, le terrorisme a frappé deux fois, faisant 4 martyrs dans les rangs de la Garde nationale et une quinzaine de blessés. Deux attentats, le premier perpétré à l’aube dans la localité de Bousbii entre la délégation de Bir Lahfay et la ville de Sidi Ali Ben Aoun, faisant 3 tués parmi les agents de la Garde nationale alors qu’un terroriste a été abattu et un autre grièvement blessé. Le second à Ghardimaou, à Jendouba, se soldant par le décès d’un agent de la Garde nationale et quatre autres blessés.

Un signal de retour
La première opération signe le retour des djihadistes terroristes. C’est à travers cette symbolique que les auteurs de l’attentat ont voulu passer leur message. Un message de terreur et surtout de remise en cause de la capacité opérationnelle des forces de sécurité. Le message n’est pas passé et à Sidi Bouzid, la réaction de la population a produit l’effet contraire à celui souhaité par les semeurs de la mort. Un grand élan de sympathie avec les forces de sécurité et une plus forte mobilisation et détermination des habitants à endiguer cet hydre qui ne cesse de menacer notre sécurité et notre sérénité.
Si à Sidi Bouzid, deux gardes nationaux ont trouvé la mort dans l’attaque perpétrée dans la localité de Bousbii (délégation de Bir Lahfay), il faut surtout saluer la réactivité des forces de sécurité qui ont lancé dans la foulée une chasse à l’homme. Un échange de tirs a eu lieu, par la suite, dans la ville de Sidi Ali Ben Aoun, entre les forces sécuritaires et les terroristes qui étaient à bord d’un véhicule volé, selon une source sécuritaire. L’échange de coups de feu a fait un troisième mort parmi les forces sécuritaires, un terroriste a été abattu et plusieurs autres blessés dont des éléments terroristes et agents des forces sécuritaires ainsi que certains citoyens qui se trouvaient à proximité du lieu de l’attaque.
L’opération de Ghardimaou, quant à elle, s’est traduite par une série d’attaques contre un poste de commandement frontalier, une patrouille de sécurité et un poste de la Garde nationale dans la région d’El Mella. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Ali Aroui, a indiqué qu’un échange de coups de feu a eu lieu entre un groupe terroriste et les agents du centre de commandement frontalier dans la région d’El Mela ainsi que le poste de la Garde nationale frontalier dans la même région.

Une guerre longue et éprouvante
D’une manière générale pour la première opération que pour la deuxième perpétrée le même jour, la signature est la même. Les deux actions sont imputées au groupe terroriste connu sous le nom Katibat Okba Ibn Nafaa. Les auteurs de l’attentat de Sidi Ali Ben Aoun campaient vraisemblablement à Jebel Saloum d’où ils sont descendus pour commettre leur acte barbare.
Il en est de même pour les terroristes auteurs de l’attaque de Ghardimaou que tout indique qu’ils à la même organisation au regard de la similitude des deux opérations et la coordination entre celle de Sidi Bouzid et celle de Ghardimaou.
Au delà des pertes subies, ces opérations constituent une sorte de message codé de la part de ces groupes qui veulent montrer qu’elles sont toujours opérationnelles qu’elles disposent encore de personnes et de logistique leur permettant d’accomplir leurs basses besognes n’importe où et à n’importe quel moment ou à semer le chaos et la peur dans le pays.
Ce qui est sûr, dans cette guerre totale contre le terrorisme engagée par la Tunisie, les pertes en vies humaines ne sont pas toujours évitables, mais ils ne sauraient en aucun cas affaiblir sa détermination à juguler cette menace qui cible son modèle de société, son unité et sa jeune démocratie. Tout le monde savait que cette guerre sera longue et dure, mais tout le monde n’est pas encore conscient que pour la gagner, il faut que les Tunisiens prennent conscience de l’ampleur des défis auxquels le pays est exposé et établissent une hiérarchie de leurs priorités. En effet, l’exacerbation des tensions sociales et des mouvements de grève est le terreau que cherchent les terroristes pour arriver à leurs desseins.

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