Le ministère de la santé vient de lancer trois nouveaux centres d’accueil, d’écoute et de soutien aux toxicomanes avec le concours de l’Office national de la famille et de la population (ONFP) et le tissu associatif.
Situés respectivement à Menzel Bourguiba (Nabeul), à Douar Hicher (La Manouba) et à Sfax (tyna), ces centres s’adressent à des milliers de toxicomanes en recherche de soutien, d’aide et d’information .
« Ils permettent d’accueillir les victimes dans un cadre hors de l’hôpital », a indiqué le directeur de l’unité de promotion de la santé mentale au ministère de la santé, Dr Mohamed Adel Ben Mahmoud. Avantages, l’endroit n’est pas uniquement un lieu de soin mais aussi de prise en charge sociale, a- t-il ajouté.
Le projet a été mûrement réfléchi par les équipes soignantes spécialistes des toxicomanies. Les patients pourront y rencontrer une assistante sociale, un psycologue, un médecin et des infirmiers le cas échéant. Ils pourront également y venir chercher des produits de subtitution et de séverage .
Des cures de sevrage
Lancés entre avril et mai 2014, ces centres commencent à drainer des curistes de tous bords. Toutefois, les moyens mis à disposition sont en déça des attentes dénonçait le personnel de l’un de ces centres . « On est prêt à démarrarer le projet, mais les modalités des soins ne sont pas à la hauteur des aspirations d’autant que ces centres ne serviront pas de refuges aux toxicomanes pendant la nuit, ont- il expliqué .
Bien que ces centres ne soient pas des espaces d’hybergement, ils contribuent, si besoin est, à la réinsertion sociale, familiale, et professionnelle des victimes. Toutefois, ces établissements ne dispensent pas de prestations pour une logue période.
La fermeture du centre (El-Amal), principal lieu de désintoxication situé à Jebel El Ouest, en est à cet égard la meilleure illustration. Ce centre avait été fermé "pour travaux d'aménagement", selon le ministère de la Santé.
Une mesure qui sanctionne les toxicomanes désirant se faire sevrer, affirme Dr Jouda Ben Abid, ancienne chef du service psychiatrique du centre. Les arguments avancés par le ministère de la Santé pour expliquer la fermeture du centre, ne sont pas convaincants, estime-t-elle ajoutant qu'il est possible d'effectuer ces travaux tout en assurant les services nécessaires aux toxicomanes. Ce centre pilote a permis depuis, sa création en 1998, d'accueillir et de prendre en charge plus de 1500 patients dont 50% étaient des détenus, précise-t-elle.
Dr Ben Abid attribue la fermeture du centre à des problèmes d'ordre financier, contrairement au ministère de la santé qui impute cette fermeture, notamment, à la révision du statut du centre et de la loi régissant la prise en charge des toxicomanes.
En attendant, des cures de sevrage sont dispensées au centre de désintoxication à l'hôpital Charles Nicolle ou au Centre d'aide et d'écoute relevant de l'Association ATUPRET (Association tunisienne de prévention de la toxicomanie), à Sfax.
Il va sans dire que le trafic et l'usage illicites de drogue se sont, considérablement, aggravés après la révolution. Pourtant, la législation se veut dissuasive, non seulement pour les trafiquants, mais aussi pour les consommateurs qui risquent d'écoper une année de prison et d'une amende de mille dinars pour usage, même occasionnel, de drogue.
Volet social, de diverses voix de la société civile s’étaient élevées pour revendiquer la dépénalisation des drogues « douces ».
S.M