Les vols de rapatriement décidés par les autorités tunisiennes depuis près de deux mois pour assurer le retour des Tunisiens bloqués à travers le monde se poursuivent et des dizaines de vols sont effectués toutes les semaines. La majorité écrasante de ces vols sont assurés par la compagnie nationale Tunisair. Toutefois, et en dépit des milliers de Tunisiens rapatriés depuis que l’épidémie a atteint son pic, des centaines d’autres Tunisiens, dans des conditions précaires, attendent désespérément le retour en Tunisie pour retrouver leurs siens. De ce fait, des appels ont été lancés par les représentants de la communauté tunisienne dans plusieurs pays où des vols de rappariement n’ont pas encore eu lieu. Parmi ces pays, on cite à titre d’exemple le Pakistan où une centaine de Tunisiens demeurent coincés depuis plusieurs semaines dans un centre de rassemblement dans la ville de Lahore en attendant leur rapatriement par les autorités de leurs pays. Ces Tunisiens, tous testés négatifs au Covid-19, ont à maintes reprises lancé des cris de détresse tout en sollicitant l’intervention en urgence des autorités. Leurs familles menacent même d’observer des sit-ins devant le siège de la présidence du gouvernement à la Kasbah.
Bouraoui Limam
Contacté par Réalités Online ce vendredi 15 mai 2020 pour apporter des précisions sur le sort de ces centaines de Tunisiens toujours coincés dans les quatre coins du monde, Bouraoui Limam, Directeur de l’Information et de la Communication au Ministère des Affaires Etrangères, a assuré que les autorités ne ménageront aucun effort pour assurer le rapatriement de tous les Tunisiens concernés par ces procédures.
Bouraoui Limam a précisé que le nombre de Tunisiens qui devraient être rapatriés ne cesse d’augmenter de jour en jour expliquant ceci par la fin des contrats de travail de certains d’entre eux. Il a rappelé que seuls les Tunisiens non résidents (Visa court-séjour) et les étudiants étaient concernés par ces mesures. Toutefois, aujourd’hui, des centaines d’autres Tunisiens, dont les contrats de travail se sont achevés en cette période de confinement, exigent désormais leur rapatriement.
Selon lui, les autorités tunisiennes n’ont aucune intention d’exclure certaines destinations du programme de rapatriement qui, d’ailleurs, fait l’objet de mises à jour fréquentes.
Il a, dans ce contexte, précisé que le programme dépend de plusieurs paramètres à savoir:
- L’octroi, par les autorités des pays hôtes, d’autorisations pour que les appareils tunisiens puissent atterrir sur leurs sols pourrait durer plusieurs jours voire même des semaines. Dans certains cas, des aéroports de certains pays devraient ouvrir leurs portes spécialement pour assurer ces vols de rapatriement.
- Un avion ne pourra faire un vol de plusieurs heures pour rapatrier, à titre d’exemple, une dizaine de ressortissants tunisiens. De ce fait, une coordination est en cours avec d’autres pays pour regrouper les citoyens dans des points de rassemblement à l’instar d’Istanbul, Paris, Francfort ou Djeddah.
- Les Tunisiens qui seront rapatriés dans les jours qui suivent devraient être admis immédiatement dans des centres de confinement obligatoire pour une période de 14 jours. De ce fait, les autorités doivent fournir ces centres avant que les Tunisiens ne soient sur le territoire.
Bouraoui Limam a, par ailleurs, rappelé qu’un avion militaire s’est dirigé hier jeudi 14 mai vers l’Asie du Sud-Est pour rapatrier une cinquantaine de ressortissants tunisiens bloqués en Indonésie et en Malaisie. L’appareil de l’armée nationale devrait atterrir à Tunis Carthage dans l’après-midi de ce samedi 16 mai.